Trump annonce un déploiement imminent d’une force internationale à Gaza

Le président américain Donald Trump s'adresse à ses invités depuis le portique sud de la Maison-Blanche lors d'un événement sur la pelouse sud, le 4 juin 2025 à Washington, DC. 2025 Getty Images

Donald Trump a affirmé jeudi qu’une force internationale serait déployée « très bientôt » à Gaza, au lendemain de l’annonce par les États-Unis d’un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU destiné à soutenir le plan de paix du président américain.

Le 07/11/2025 à 06h14

«Très bientôt. Ça va arriver très bientôt. Et ça se passe bien à Gaza», a répondu Donald Trump à une question d’un journaliste sur le déploiement annoncé d’une telle force dans le territoire palestinien, ravagé par deux ans de guerre et plongé dans une situation humanitaire toujours dramatique.

Depuis l’entrée en vigueur d’une trêve fragile entre Israël et le Hamas il y a près d’un mois, la bande de Gaza reste confrontée à des pénuries massives de nourriture, de médicaments et d’électricité.

Les organisations humanitaires alertent sur un risque d’effondrement total des infrastructures civiles. Dans ce contexte, l’annonce américaine marque une nouvelle étape diplomatique, perçue par certains observateurs comme la première tentative concrète de stabilisation du territoire depuis la fin des hostilités.

Une coalition internationale en préparation

«On a plusieurs pays qui se sont portés volontaires pour intervenir en cas de problème avec le Hamas, par exemple, ou pour tout autre problème», a ajouté M. Trump lors d’un échange avec la presse, en marge d’une rencontre diplomatique à la Maison Blanche avec des dirigeants d’Asie centrale.

Selon lui, le déploiement de cette force ne viserait pas seulement à prévenir une résurgence du Hamas, mais également à garantir la sécurité civile et la reconstruction du territoire palestinien. Washington espère que cette présence internationale permettra de consolider la trêve du 10 octobre, conclue après deux années d’un conflit meurtrier qui a fait plus de 40.000 morts selon les estimations combinées de sources israéliennes et palestiniennes.

Le projet américain à l’ONU

Les États-Unis ont présenté mercredi à plusieurs pays partenaires un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU destiné à soutenir politiquement et juridiquement le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, incluant le déploiement d’une force internationale de stabilisation (ISF, International Stabilization Force).

L’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz, a réuni mercredi à New York les dix membres élus du Conseil ainsi que plusieurs partenaires régionaux – Égypte, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Turquie –, selon la mission américaine à l’ONU. Cette initiative, selon Washington, témoigne d’un «soutien régional croissant» au texte, bien que certaines capitales arabes restent prudentes face à un plan de paix encore perçu comme fortement américain.

Des contributions déjà envisagées

Selon des sources diplomatiques, plusieurs pays auraient déjà exprimé leur disposition à participer à cette force internationale, notamment l’Indonésie, qui entretient depuis longtemps une position favorable à une solution politique multilatérale au conflit israélo-palestinien.

Toutefois, ces États exigent un mandat explicite du Conseil de sécurité avant d’engager des troupes sur le terrain. Sans ce mandat, la légitimité et la coordination de la mission risqueraient de rester fragiles.

La force, prévue dans l’accord de cessez-le-feu du 10 octobre, devrait être composée majoritairement de contingents issus de pays arabes et musulmans. Son rôle sera de superviser la sécurité à Gaza à mesure que l’armée israélienne se retirera, de faciliter la réinstallation des civils déplacés et de coordonner la remise en état des infrastructures essentielles – hôpitaux, écoles, routes et réseaux d’eau.

Un tournant diplomatique risqué

Si l’annonce est saluée à Washington comme une victoire diplomatique majeure, elle suscite de fortes interrogations ailleurs. Israël reste officiellement silencieux, tandis que le Hamas a déjà fait savoir par voie de communiqué qu’il «rejetait toute présence étrangère imposée» sur le territoire palestinien.

De nombreux analystes notent que la réussite de cette force dépendra de la clarté du mandat onusien et du degré d’adhésion régionale. Sans consensus entre les grandes puissances et les acteurs locaux, le risque d’un enlisement politique ou d’une nouvelle flambée de violence demeure élevé.

Pour Donald Trump, en revanche, ce déploiement doit symboliser la concrétisation de son «plan de paix global» au Moyen-Orient, censé marquer la fin d’un cycle de guerre et d’instabilité.

Mais sur le terrain, la situation humanitaire reste alarmante, et la paix, encore fragile, demeure suspendue à des équilibres diplomatiques incertains.

Par Le360 (avec AFP)
Le 07/11/2025 à 06h14