Le gouvernement allemand est resté vague quant aux thèmes des discussions: "Il s'agira d'un échange sur divers thèmes bilatéraux et internationaux et sur l'alliance transatlantique".
Mme Merkel, qui était très proche de Barack Obama, a également refusé de "s'avancer" sur le contenu de l'entretien.
Elle a néanmoins admis aller aussi à Washington en tant que représente de l'Union européenne, que Donald Trump a par le passé dénigré, souhaitant même que le Brexit fasse des émules.
"Je vais bien sûr souligner que notre pays et son adhésion à l'Union européenne sont les deux faces d'une même médaille", a indiqué M. Merkel, en marge du sommet de l'UE à Bruxelles.
La rencontre est d'autant plus attendue que l'Europe se demande toujours si Donald Trump compte se tenir au message rassurant porté en février par le vice-président Mike Pence sur le caractère inébranlable de la relation transatlantique.
Selon le magazine Der Spiegel, la chancelière sera accompagnée des patrons des géants Siemens et BMW pour "aider à créer une bonne atmosphère de discussions" et "mettre en avant combien d'emplois (américains) ont été créés" grâce à des investissements allemand.
Donald Trump avait menacé des entreprises, BMW en tête, de lourdes sanctions douanières sur leur production fabriquée au Mexique et vendue aux Etats-Unis.
"Si jamais le gouvernement américain est sérieux avec sa nouvelle taxe, la chancellerie a d'ores et déjà préparé une série de mesures de rétorsion", croit savoir le Spiegel.
De son côté, la Maison Blanche n'a guère fait plus la lumière sur les entretiens Trump-Merkel, un responsable indiquant qu'ils seraient "cordiaux" et se "focaliseront sur les domaines dans lesquels on peut coopérer".
Le président insistera une fois de plus sur la nécessité d'une hausse des dépenses militaires de ses partenaires au sein de l'Otan.
Selon le responsable américain, le milliardaire veut aussi sonder la chancelière sur son "expérience" avec le président russe Vladimir Poutine, alors que les intentions américaines vis-à-vis de Moscou restent floues.
Jusqu'ici les contacts entre Trump et Merkel ont été très limités: un coup de téléphone très protocolaire peu après l'investiture du milliardaire.
Le contraste n'en est que plus saisissant.
Dans la forme, là où Donald Trump se lance dans des tirades improvisées et controversées sur Twitter, la chancelière allemande reste sur la réserve jusqu'à l'ennui en usant d'éléments de langages toujours très calibrés.
Sur le fond, elle est une atlantiste libre-échangiste convaincue, quand lui prône "L'Amérique d'abord" avec de forts accents protectionnistes.
Juste avant sa prise de fonction, M. Trump avait aussi lancé une violente charge contre Mme Merkel et son "erreur catastrophique" de 2015 d'ouvrir son pays à des centaines de milliers de réfugiés.
Il a aussi accusé Berlin d'avoir transformé l'Union européenne en "instrument pour l'Allemagne". Et fin janvier, l'un de ses proches, Peter Navarro a estimé que Berlin "exploite le reste" de ses partenaires en garantissant son excédent commercial record par un euro "largement sous-évalué".
Adepte du multilatéralisme, la chancelière devrait aussi présenter au président américain les priorités de sa présidence du G20 en vue du sommet de Hambourg en juillet.
Ici, la chancelière veut mettre l'accent sur la coopération internationale et l'aide au développement, des thèmes loin d'être prioritaires pour Donald Trump.
Sera-t-il aussi question du respect des valeurs démocratiques ?
La porte-parole de Mme Merkel a refusé de se prononcer, alors que la chancelière avait rappelé à Donald Trump, dès le lendemain de son élection, l'importance de "la démocratie" et "de la dignité de l'homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques".
Cette sortie inhabituellement combative et sa rencontre quelques jours plus tard avec Barack Obama avaient été très remarquées, nombre de commentateurs voyant la chancelière revêtir alors l'habit de "leader du monde libre".