Les congressistes ont adopté à une large majorité une motion relative "à la séparation entre la fonction politique et les fonctions sociétales" du mouvement, devenu un acteur incontournable en Tunisie depuis la révolution de 2011.
"Aujourd’hui, Ennahda est devenu un parti politique national et civil avec un référentiel islamique, œuvrant dans le cadre de la Constitution et s’inspirant des valeurs de l’islam et de la modernité", a expliqué Rached Ghannouchi à la presse, au dernier jour de ce congrès ouvert vendredi.
Par ailleurs, le congrès a prolongé le bail de M. Ghannouchi, 75 ans, à la tête du mouvement, qu’il dirige depuis 1991.
Le chef emblématique du mouvement, condamné à mort sous l'ancien régime tunisien, a obtenu 800 voix, contre 229 pour Fethi El Ayadi et 29 pour Mohamed El Akrout.
Lors de l’ouverture du congrès à la salle olympique de Radès, dans la banlieue sud de Tunis, le président Béji Caid Essebsi avait loué "le progrès" accompli par le mouvement dans le sens de la transformation en "parti civil débarrassé du totalitarisme doctrinal et du monopole de la religion".
Le chef de l’Etat, qui fut un temps l’ennemi juré du puissant mouvement islamiste, s’était réjoui de l’attachement d’Ennahda "à la voie du compromis et de la participation de l’ensemble des Tunisiens pour assurer la continuité de l’Etat et la pérennité du modèle sociétal moderniste".
La cérémonie inaugurale s’était déroulée dans une ambiance festive, en présence de quelque 10.000 personnes entre militants du parti et invités, dont des délégations étrangères.
Par la suite, les travaux du congrès se sont poursuivis, tout au long du week-end, à la station balnéaire de Hammamet, à 65 km au sud de la capitale, sous le slogan "Ensemble pour la renaissance (nahda en arabe) de la Tunisie".