"Après des consultations avec le Chef de gouvernement et le président du Parlement, le président de la République a décidé de prolonger l'état d'urgence sur tout le territoire de deux mois à partir du 3 août 2015", indique le texte.
La présidence ne précise pas si la décision de prolonger cette mesure d'exception est due à des menaces précises.
Le 4 juillet, huit jours après l'attaque jihadiste la plus sanglante de l'histoire de la Tunisie, le président Béji Caïd Essebsi avait proclamé l'état d'urgence en raison de "la situation exceptionnelle que traverse le pays après le dernier attentat terroriste et la persistance de menaces qui font que le pays est en guerre d'un genre spécial".
Trente-huit touristes, dont trente Britanniques, ont été tués le 26 juin lorsqu'un étudiant tunisien armé d'une Kalachnikov a ouvert le feu dans un hôtel de Port El Kantaoui (centre-est). L'attentat a été revendiqué par Daech, tout comme celui qui avait visé des touristes au musée du Bardo à Tunis le 18 mars.
L'état d'urgence accorde des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre", de fermer provisoirement "salles de spectacle et débits de boissons", ainsi que de "prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature".
Sa proclamation huit jours après l'attentat avait suscité des interrogations, certains craignant une restriction des libertés publiques et une criminalisation des mouvements sociaux sous couvert de lutte antiterroriste.
Les autorités se sont voulues rassurantes, affirmant que la mesure servirait "à sécuriser la Tunisie et à diffuser (...) un sentiment de sécurité".
Depuis sa révolution il y a quatre ans, la Tunisie fait face à une progression de la mouvance jihadiste, déjà responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires.
Les Tunisiens ont déjà vécu plus de trois ans sous état d'urgence, du 14 janvier 2011, quelques heures avant la fuite du dictateur Zine El Abidine Ben Ali dans la foulée du soulèvement qui a lancé le "Printemps arabe", en mars 2014.