Chez «Nidaae Tunes», rien ne va plus. Un groupe de 32 députés du parti au pouvoir en Tunisie menacent de démissionner du parlement. Dans une déclaration à l’agence de presse tunisienne (TAP), le député Walid Jallad a souligné que cette décision vient après de longues discussions. Cependant rien n’est encore tranché. Une conférence de presse est prévue ce lundi 9 novembre à 15 heures et c'est à ce moment-là que la décision sera réellement prise et annoncée officiellement. «Si une réponse est donnée aux demandes contenues dans la déclaration, la décision des députés pourrait être révisée», ajoute le député dans des propos relayés par l’agence TAP.
Des médias locaux ont jugé lundi que le "point de non-retour" était atteint. "La rupture est consommée", a résumé le site du magazine Leaders. Dans ce contexte, le président lui-même n'est pas épargné. Affaibli par le départ de Béji Caïd Essebsi, 88 ans, premier président démocratiquement élu, «Nidaae Tunes» (L'Appel de la Tunisie) est miné depuis des mois par une "bataille de succession" qui oppose principalement son secrétaire général, Mohsen Marzouk, au fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi.
L'animosité entre les clans des deux quinquagénaires est montée d'un cran dimanche avec des accusations de violence lors d'une réunion du bureau exécutif. Postées sur internet et trés reprises, des images montrent un groupe de personnes munies de bâtons bloquer l'entrée d'un bâtiment.
Dimanche, 32 députés du camp Marzouk ont adressé -et publié- une lettre acerbe au chef de l'Etat, l'accusant de "passivité" et réclamant son intervention.