Turquie: 24 arrestations pour "propagande" en lien avec l'offensive en Syrie

AFP

Lundi 22 janvier, les autorités turques ont arrêté 24 personnes soupçonnées d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'offensive que mène Ankara contre une milice kurde en Syrie.

Le 22/01/2018 à 11h25

Ces personnes ont été interpellées dans le cadre d'un coup de filet mené à travers la Turquie contre des internautes soupçonnés de vouloir ternir l'image de l'opération militaire, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu, citant le ministère de l'Intérieur.

Ces arrestations surviennent alors que la Turquie mène depuis samedi, dans le nord de la Syrie, une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qualifiée de "terroriste" par Ankara. Mais les YPG sont soutenues par les Etats-Unis qui voient en cette milice une force combattante efficace pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI). Les YPG ont été le fer de lance de la prise, l'an dernier, de Raqa, bastion des jihadistes en Syrie.

Anadolu avait rapporté lundi matin l'émission de 57 mandats d'arrêt par un procureur d'Istanbul contre des personnes soupçonnées notamment de "propagande terroriste" et d'"insulte au président" sur Internet en lien avec l'offensive turque en Syrie.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si les 24 personnes interpellées l'ont été dans le cadre de cette procédure. Les médias faisaient état de l'ouverture d'enquêtes dans plusieurs provinces de la Turquie, en particulier dans le sud-est à majorité kurde.

Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus sur Twitter. Selon la chaîne de télévision publique TRT, le procureur général de Van (sud-est) a ouvert une enquête contre quatre députés du principal parti prokurde de Turquie, le HDP, qui avaient appelé sur Twitter à manifester contre l'offensive turque.

La police turque a empêché dimanche le déroulement de deux manifestations contre l'opération, l'une à Istanbul, où sept personnes ont été arrêtées, et l'autre à Diyarbakir.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche que quiconque manifesterait contre l'offensive à l'appel du HDP paierait "un prix très élevé".

Le 22/01/2018 à 11h25