"Notre conseil des ministres a décidé de l'instauration de l'état d'urgence pour une durée de trois mois", a annoncé le chef de l'Etat islamo-conservateur lors d'un discours au palais présidentiel à l'issue d'une très longue réunion du conseil de sécurité nationale, puis du gouvernement.
Cette mesure était "nécessaire pour éradiquer rapidement tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d'Etat", a-t-il dit, en référence aux réseaux du prédicateur Fethullah Gülen, sa bête noire, qu'il a accusé d'avoir été l'instigateur du putsch. Ce dernier, depuis son exil aux Etats-Unis, a formellement démenti toute implication.
Le président Erdogan s'est engagé à ne faire "aucun compromis" sur la démocratie, alors que son régime est sous le feu des critiques à l'étranger sur l'étendue des purges déclenchées après la tentative de putsch qui ont déjà touché 55.000 Turcs et préoccupent également la population.
"Nous n'avons jamais fait aucun compromis sur la démocratie, et nous n'en ferons jamais", a assuré M. Erdogan lors de son discours à Ankara. L'état d'urgence "n'est absolument pas contre la démocratie, la loi et les libertés" mais "c'est tout le contraire: (il) vise à protéger et renforcer ces valeurs", a-t-il ajouté.
Selon un dernier bilan officiel, la tentative de putsch dans la nuit de vendredi à samedi a fait 312 morts, dont 145 civils, 60 policiers et trois soldats. 104 rebelles ont été tués.