Senol Buran a été placé en détention préventive dimanche soir, a précisé Cumhuriyet, féroce critique de M. Erdogan et dont le patron, le rédacteur en chef et plusieurs journalistes avaient déjà été écroués le mois dernier.
Senol Buran est accusé d'avoir proféré des propos peu amènes à l'égard du président turc en affirmant qu'il refuserait de lui servir le thé s'il venait dans les locaux du journal.
Il a été dénoncé par un policier assurant la sécurité du siège de Cumhuriyet à Istanbul, selon le quotidien.
Lors de son interrogatoire, M. Buran a nié avoir insulté le président, mais reconnu avoir indiqué qu'il ne lui servirait pas le thé, selon le journal.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.
Près de 2.000 procédures judiciaires ont ainsi été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que de simples particuliers qui risquent jusqu'à quatre ans de prison.
Cumhuriyet, l'un des derniers journaux d'opposition en Turquie, est la bête noire du président Erdogan depuis qu'il a publié l'année dernière une enquête affirmant que les services secrets turcs avaient livré des armes à des rebelles islamistes en Syrie.
Le journal a été durement frappé le mois dernier, avec l'arrestation de plusieurs cadres accusés d'activités "terroristes" en lien avec la rébellion kurde et les putschistes de juillet.
Après la tentative de coup d'Etat, les autorités ont lancé de vastes purges qui ont frappé tous les secteurs, notamment la presse. Plusieurs journalistes ont encore été arrêtés le weekend dernier.