«A l'heure actuelle, nous avons connaissance de 16 morts et de 59 blessés, dont 25 sont hospitalisés. Les informations sont en cours d’actualisation», a indiqué Sergiy Kruk sur Telegram dans la nuit de lundi à ce mardi 28 juin 2022.
Les secours à Krementchouk, dans le centre du pays, se concentrent principalement sur le «sauvetage, l'enlèvement des débris et l'extinction des incendies», selon Sergiy Kruk.
Il a ajouté que «tous les groupes d'intervention travaillent en mode intense» et que «les travaux se poursuivront 24 heures sur 24.»
Lire aussi : Ukraine: succès militaires de la Russie dans l'Est, Poutine joue avec la peur nucléaire
Une frappe russe a également tué dans la journée huit civils à un point de distribution d'eau dans l'est, selon Kiev, qui en a appelé au G7 pour mettre fin à la guerre.
C'est «l'un des actes terroristes les plus éhontés de l'histoire européenne», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à propos du bombardement d'un centre commercial de Krementchouk, une cité à 330 km au sud-est de Kiev, et à plus de 200 km du front.
Il a frappé «une ville paisible, un centre commercial ordinaire, avec à l'intérieur des femmes, des enfants, des civils ordinaires», a-t-il souligné.
«Les attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre», ont déclaré dans la soirée les dirigeants du G7 depuis leur sommet dans le sud de l'Allemagne, dans une déclaration qui «condamne solennellement l'attaque abominable» et assure que Vladimir Poutine devra «rendre des comptes».
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une «horreur absolue» et a appelé le peuple russe à «voir la vérité» en face.
Cela «ne fera que renforcer la détermination» des Occidentaux à soutenir l'Ukraine, a lâché le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Lire aussi : Les dirigeants du G7, réunis en Bavière, au chevet d'un monde en crise
Selon l'armée de l'air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d'action Tu-22, de la région russe de Koursk.
A New York, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rappelé, ci-dessous à partir de la minute 17:55, que les belligérants étaient tenus par le droit international de «protéger les civils et les infrastructures civiles», jugeant la nouvelle frappe «totalement déplorable».
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les derniers bombardements russes contre des cibles civiles en Ukraine est prévue ce mardi à 19H00 GMT, a-t-on appris auprès de la présidence albanaise de l'instance onusienne.
«Tiré sur une foule»Quelques heures après l'annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est).
Dans cette ville jumelle de celle de Severodonetsk, récemment prise par les Russes, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de vingt autres, dont deux enfants, ont été blessés pendant qu’«ils collectaient de l'eau à partir d'une citerne», a annoncé le gouverneur régional de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
«Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lance-roquettes multiples Ouragan», a-t-il dénoncé. Lyssytchansk est la dernière grande ville restant à conquérir pour les Russes dans cette province.
«Nos défenseurs tiennent la ligne, mais les Russes réduisent la ville en ruines par l'artillerie, l'aviation... L'infrastructure est complètement détruite», a détaillé Serguiï Gaïdaï.
La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l'objectif prioritaire des Russes depuis qu'ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.
De nouvelles frappes russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont par ailleurs fait lundi soir cinq morts et 22 blessés dont cinq enfants, ont affirmé les autorités locales.
«Aussi longtemps» qu'il le faudraDans une allocution par visioconférence, avant l'annonce des attaques de Krementchouk et de Lyssytchansk, Volodymyr Zelensky a signifié aux dirigeants du G7 rassemblés au château d'Elmau, dans les Alpes bavaroises, que ce n'était «pas le moment de la négociation» avec Moscou et a insisté sur la «nécessité d'un soutien plein, entier, très opérationnel à l’Ukraine», selon des propos rapportés par la présidence française.
Les sept puissances industrielles (Allemagne, Etats-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) lui ont promis leur soutien «aussi longtemps qu'il le faudra».
Parallèlement, le G7 va continuer d’«accroître la pression sur (Vladimir) Poutine», a assuré le chancelier allemand Olaf Scholz, hôte de ce sommet, à travers notamment une nouvelle salve de sanctions ciblant l'économie russe.
Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, veulent resserrer l'étau sur Moscou en visant tout particulièrement l'industrie de défense russe, a dit un haut responsable de la Maison Blanche, et entendent développer un «mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe».
Le G7 va également «se coordonner pour utiliser les droits de douane sur les produits russes afin d'aider l’Ukraine», selon la même source.
Marathon diplomatiqueMalgré la lourdeur des sanctions frappant l'économie russe, le Kremlin a assuré lundi qu'il n'y avait «aucune raison» d'évoquer un défaut de paiement de la Russie.
Les autorités russes ont toutefois reconnu qu'à cause des sanctions, deux versements n'étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche.
Tandis que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d'armes, les Etats-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de «moyenne et longue portées».
Lire aussi : L'UE valide la candidature de l'Ukraine, à la peine face à la poussée russe
La France va envoyer «dans des quantités significatives» des véhicules blindés de transport de troupes en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
Les dirigeants du G7 boucleront leur sommet ce mardi, jour où Vladimir Poutine doit effectuer son premier déplacement à l'étranger depuis le déclenchement de l'offensive en Ukraine, au Tadjikistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.
Le marathon diplomatique des alliés se poursuit ce mardi avec le sommet de l'Otan à Madrid, un rendez-vous auquel Volodymyr Zelensky doit également participer à distance.