Un missile tiré par une «avion stratégique» depuis la mer Noire a fait «14 morts et 30 blessés, dont trois enfants», selon le dernier bilan des services d'urgence ukrainiens.
Un autre missile, tiré par le même avion, a touché deux autres immeubles situés non loin, faisant «trois morts, dont un enfant», ont ajouté les secouristes.
Les opérations de sauvetage, compliquées par un incendie, se poursuivent.
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La première frappe a «touché un immeuble résidentiel de neuf étages, dans la région de Bilgorod-Dniester», à environ 80 km au sud d'Odessa, selon le porte-parole de l'administration de la région d'Odessa, Serguiï Bratchouk.
Le porte-parole s'en est pris aux internautes qui rapportent sur les réseaux sociaux les mouvements des troupes et services de secours.
«Une opération de sauvetage est en cours, n'écrivez pas où, qui et comment!» pour ne pas mettre les militaires en danger, a-t-il dit à la télévision locale, sans préciser le lieu exact de la frappe.
Soutien indéfectible de l'OtanCette frappe est intervenue alors que l'Otan a promis son soutien indéfectible à l'Ukraine en clôturant jeudi son sommet à Madrid.
«Nous allons rester aux côtés de l'Ukraine et toute l'Alliance restera aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra pour assurer qu'elle ne soit pas battue par la Russie», a déclaré Joe Biden.
«Je ne sais pas comment ou quand cela va finir», a ajouté le président américain, affirmant toutefois: «Cela ne se finira pas par une défaite de l’Ukraine».
Plusieurs Etats membres de l'Otan ont annoncé de nouvelles aides militaires à l'Ukraine: le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est engagé sur une rallonge d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros), Joe Biden sur 800 millions de dollars supplémentaires.
Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a prévu la révision de la programmation militaire de son pays, soulignant que «nous devons maintenant, entrant dans une période de guerre, savoir produire plus vite, plus fort certains types d’équipements».
Moscou a rétorqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères: «le rideau de fer, de fait, il est déjà en train de s’abattre», a-t-il dit reprenant cette image née avec la Guerre froide et qui était rapidement tombée en désuétude après la chute du mur de Berlin en 1989.
Il réagissait à la feuille de route stratégique que venait d'adopter l'Alliance atlantique et qui désigne désormais la Russie comme étant «la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés». Et ce, tout en dénonçant les tentatives de Moscou et de Pékin d'unir leurs efforts pour «déstabiliser l'ordre international».
Les Russes quittent l'île aux SerpentsSur le front, l'Ukraine s'est félicité du départ des forces russes de l'île aux Serpents, qu'elles avaient prise dès les premières heures de leur offensive, une victoire hautement symbolique pour Kiev.
Moscou a affirmé retirer ses troupes «en signe de bonne volonté», ses objectifs ayant été «atteints» et pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes d'Ukraine par la mer Noire.
Cet îlot militarisé est situé au sud-ouest d'Odessa, le plus grand port ukrainien où ont été amassées des millions de tonnes de grains, et face à l'embouchure du Danube.
La version des militaires ukrainiens est radicalement différente: les Russes ont abandonné l'île aux Serpents parce qu'ils se sont retrouvés «dans l'incapacité de résister au feu de notre artillerie, de nos missiles et de nos frappes aériennes».
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«L'ennemi s'est enfui dans deux vedettes», laissant «en feu» cet îlot où «des explosions se font toujours entendre», ont-ils encore dit, précisant qu'ils allaient maintenant y rétablir un «contrôle physique direct».
«Les Russes eux-mêmes, durant leur retraite, ont fait exploser» leurs propres équipements militaires «et perdu un hélicoptère en mer», a indiqué l'armée ukrainienne.
«L'île aux Serpents est un point stratégique et cela change considérablement la situation en mer Noire (...). Cela ne garantit pas encore que l'ennemi ne reviendra pas. Mais cela limite déjà considérablement les actions des occupants», a martelé dans la soirée le président Voldymyr Zelensky.
En revanche, le président a admis que la situation demeurait «extrêmement difficile» à Lyssytchansk, ville du bassin industriel du Donbass, une région de l'est de l'Ukraine où se concentrent la majeure partie des combats.
Lyssytchansk est la dernière grande cité à ne pas être encore aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.
A Kherson, dans le sud, des hélicoptères ukrainiens ont frappé «une concentration de troupes et équipement militaires de l’ennemi», près de la commune de Bilozerka, a indiqué ce vendredi l'armée ukrainienne.
Cette attaque a fait «35 morts» parmi les soldats russe et détruit deux chars et plusieurs autres véhicules blindés, selon la même source.
Kiev exporte de l'électricité vers l'UESur le front de l'énergie, l'Ukraine a annoncé avoir commencé à exporter de l'électricité de manière «significative» vers l'Union européenne, via la Roumanie.
«Une étape importante de notre rapprochement avec l'Union européenne a été franchie» jeudi, a déclaré le président de l'Ukraine, dont la candidature à l'UE a été entérinée la semaine dernière par les Vingt-Sept.
Kiev «a commencé à exporter de manière significative de l'électricité vers le territoire de l'UE, vers la Roumanie», a-t-il affirmé dans une allocution vidéo, et «ce n'est qu'une première étape».
«Nous nous préparons à augmenter les livraisons», a-t-il ajouté, en soulignant que «l'électricité ukrainienne peut remplacer une part considérable» du gaz russe consommé par les Européens.
«Ce n'est pas seulement une question de revenus d'exportation pour nous, c'est une question de sécurité pour l'Europe entière», a-t-il insisté.
Le réseau électrique ukrainien avait été connecté au réseau européen mi-mars, ce qui devait aider le pays à préserver son fonctionnement malgré la guerre.
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L'Ukraine était synchronisée avec le réseau électrique russe jusqu'à son invasion le 24 février et avait ensuite fonctionné de manière autonome.
«A partir d'aujourd'hui, l'Ukraine peut exporter de l'électricité vers le marché de l’UE», a tweeté de son côté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
«Cela apportera une source supplémentaire d'électricité pour l'UE. Et des revenus indispensables à l'Ukraine. Nous sommes donc tous deux gagnants», a-t-elle fait valoir.