Pendant cette conversation téléphonique qui s'est tenue après qu’Emmanuel Macron n'a pas exclu de se rendre en Russie pour trouver une solution diplomatique à la crise, les deux dirigeants «ont affirmé leur soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l’Ukraine», a indiqué la Maison Blanche.
Ils ont aussi passé en revue «la coordination en cours au niveau à la fois de la diplomatie et des préparatifs pour imposer des mesures économiques rapides et sévères à la Russie si elle envahissait davantage l’Ukraine».
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Les Occidentaux accusent Moscou depuis fin 2021 d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine en vue d'une potentielle invasion. La Russie dément toute volonté d'invasion, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité.
Les Occidentaux multiplient les avertissements à la Russie qu'ils soupçonnent de vouloir envahir l'Ukraine.
Les Etats-Unis ont ainsi annoncé hier, mercredi 2 février 2022, l’envoi de 3.000 soldats américains supplémentaires en Europe de l'Est, une décision dénoncée comme «destructrice» par Moscou.
«Le président Biden et le président Macron ont convenu que leurs équipes resteraient en contact étroit, y compris en consultation avec les alliés de l'Otan et les partenaires de l'UE, à propos de notre approche coordonnée et globale de la gestion de ces problèmes».
Dans la soirée, l'Elysée a annoncé que le président français allait avoir un nouvel entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine ce jeudi 3 février 2022 à 18h00 françaises. Le chancelier allemand Olaf Scholz a indiqué de son côté qu'il se rendrait «bientôt» à Moscou.
«Je suis très préoccupé par la situation sur le terrain», a déclaré le président français à Tourcoing, dans le nord de la France, en marge d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, dans une vidéo tweetée par l'Elysée, ci-dessous à partir de la minute 07:45.
«La priorité pour moi sur la question ukrainienne et le dialogue avec la Russie est une désescalade et de trouver les termes politiques d'une sortie de crise qui passe par la capacité à avancer sur les bases des accords de Minsk», a-t-il ajouté devant la presse.
Il a précisé qu'un éventuel déplacement à Moscou, et peut être à Kiev, dépendrait «de l'avancée de (ses) discussions dans les prochaines heures».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui annoncé dans la soirée qu'un voyage à Moscou était programmé pour «bientôt».
«Je n'exclus rien parce que je pense que le rôle de la France, tout particulièrement avec la présidence (du Conseil de l'UE) ce semestre, est d'essayer de construire cette solution commune», a ajouté Emmanuel Macron, qui s'est entretenu à plusieurs reprises ces derniers jours avec les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Selon la présidence française, Emmanuel Macron est «persuadé» de la «nécessité du dialogue direct» avec son homologue russe car «cela permet d'avoir des avancées». «C'est important pour l'Ukraine car M. Zelensky n'a pas ce dialogue direct», souligne la présidence française.
L'intérêt d'une visite à Moscou «est d'évaluer la menace, sonder la situation pour éviter qu'on arrive là où on veut pas en arriver», selon la présidence.
Un membre de son entourage a également indiqué la possibilité d'un entretien téléphonique entre les dirigeants français, allemand et polonais, voire une visite à Berlin d'ici la fin de la semaine, qu'Emmanuel Macron avait évoquée mardi dernier.
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Une réunion des conseillers diplomatiques en format dit «Normandie», regroupant la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France, est aussi une possibilité après une précédente rencontre à Paris la semaine dernière.
«Il n'y aura pas d'ordre de sécurité et de stabilité pour notre Europe si les Européens n'ont pas la capacité de se défendre» et celle «de construire une solution commune avec tous leurs voisins dont les Russes», a réitéré Emmanuel Macron.
Mardi, Emmanuel Macron avait expliqué que, avant de déclarer sa candidature à la présidentielle d'avril, il voulait attendre que soient dépassés «la phase aiguë de l'épidémie de Covid-19 et le pic de la crise géopolitique» liée à l'Ukraine.