La Russie a effectué mardi de nouvelles frappes «massives» contre l’Ukraine, tuant au moins cinq civils et blessant 130 personnes principalement à Kiev et Kharkiv, selon les autorités ukrainiennes qui réclament à leurs alliés occidentaux une aide militaire accrue. L’armée russe a quant à elle assuré n’avoir visé que des installations militaires qui ont toutes été «détruites» à l’aide de missiles de longue portée et de drones explosifs.
«Les trajectoires ont été spécialement calculées par l’ennemi pour causer le plus de dégâts possibles. C’est une terreur tout à fait consciente», a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne. Selon lui, la Russie a tiré près de 300 missiles et plus de 200 drones explosifs contre l’Ukraine depuis le 29 décembre.
Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a indiqué dans la soirée avoir discuté de ces attaques avec le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et de «l’importance de renforcer la défense aérienne de l’Ukraine».
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a appelé mardi sur X «à des mesures immédiates de désescalade, de protection des civils et de respect du droit international».
Après les attaques russes, l’armée ukrainienne a, selon le ministère russe de la Défense, tiré à la mi-journée plusieurs salves de missiles sur la région russe frontalière de Belgorod. Ce bombardement ukrainien a fait un mort et onze blessés et endommagé des immeubles et maisons d’habitation, selon le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.
Kiev demande «plus» d’armes
La nouvelle série de frappes russes intervient au lendemain de la menace agitée par Vladimir Poutine d’«intensifier» ses bombardements, en représailles d’une attaque sur Belgorod samedi (25 morts), qui elle même faisait suite à une série de frappes sur l’Ukraine un jour plus tôt (une quarantaine de morts).
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a réclamé d’urgence l’accélération des livraisons occidentales de «systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, de drones de combat» et de «missiles d’une portée de plus de 300 kilomètres».
Aux États-Unis, le principal soutien de l’Ukraine, les négociations patinent depuis des semaines entre Républicains et Démocrates sur la validation de l’enveloppe de 61 milliards réclamée avec insistance par les présidents américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans un communiqué, la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Ukraine, Denise Brown, avait quant à elle jugé «alarmantes» les frappes russes qui laissent des centaines de milliers d’Ukrainiens «sans électricité (et) sans eau», à un moment où les températures sont négatives en Ukraine.
Or, près de deux ans après le début de son invasion, la Russie semble déterminée à accroître ses attaques, un moyen notamment de forcer Kiev, qui manque de munitions, à utiliser les armes livrées par les Occidentaux.