Ukraine: importante attaque russe contre les infrastructures énergétiques, un mort

Amis et collègues rendent un dernier hommage au soldat ukrainien Kostiantyn Guzenko, décédé à l'âge de 28 ans, lors d'une cérémonie d'adieu organisée dans le centre de Kyiv le 7 novembre 2025, en pleine invasion russe de l'Ukraine. Kostiantyn Guzenko était un photographe d'art et documentaire ukrainien de renom. Il avait rejoint l'armée début 2024 et servait comme sergent-chef au sein du service de presse de la 35ème brigade de marine indépendante. (Photo : Genya Savilov / AFP). AFP or licensors

À l’approche de l’hiver, la guerre en Ukraine redouble de brutalité. Une nouvelle salve de frappes russes a visé dans la nuit les infrastructures énergétiques du pays, faisant un mort, plongeant plusieurs régions dans le noir et fragilisant encore un réseau déjà éprouvé, tandis que Moscou poursuit sa progression vers le nœud stratégique de Pokrovsk dans l’est du pays.

Le 08/11/2025 à 08h18

L’Ukraine s’est dite visée par une nouvelle attaque russe contre ses infrastructures énergétiques dans la nuit de vendredi à samedi, faisant un mort et entraînant des coupures de courant dans plusieurs régions.

Bien partie pour s’emparer de l’important nœud logistique de Pokrovsk, dans l’est, l’armée russe intensifie également ses bombardements contre les installations gazières et électriques de tout le pays, faisant craindre un hiver difficile pour les civils alors que les températures baissent.

«L’ennemi mène de nouveau une attaque massive contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine. Pour cette raison, des coupures de courant d’urgence ont été mises en place dans un certain nombre de régions», a déclaré la ministre de l’Energie Svitlana Grintchouk sur Facebook.

Des alertes aériennes ont été déclenchées dans une grande partie du territoire ukrainien au cours de la nuit, les autorités de plusieurs régions de Kharkiv (nord-est) à Odessa (sud) faisant état de frappes menées à l’aide de drones et de missiles ou d’installations énergétiques touchées.

A Dnipro, grande ville de l’Est, une frappe au drone a éventré un immeuble de neuf étages, tuant une femme et conduisant à l’hospitalisation de six blessés dont un enfant, selon les services de secours.

A Kiev, les autorités civiles et militaires ont indiqué que la chute de débris avait provoqué des incendies à deux endroits du quartier central de Petchersky.

Frappes longue portée

La Russie bombarde quasi quotidiennement les villes ukrainiennes dans le cadre de son offensive débutée en février 2022.

Ses frappes ont déjà provoqué d’importants dégâts dans les centrales électriques et les infrastructures gazières.

Selon un rapport fin octobre de l’Institut de la Kyiv School of Economics (KSE), plus d’un quart de la demande en électricité ne pourra être satisfaite cet hiver et la moitié de la production de gaz naturel du pays est hors service.

Les Ukrainiens ripostent par des frappes de longue portée, le plus souvent avec des drones.

Ces derniers mois, ils ciblent surtout les infrastructures énergétiques russes avec l’objectif de perturber les exportations de pétrole et de réduire le financement de l’effort de guerre de la Russie.

Dans la nuit de vendredi à samedi, Andreï Botcharov, le gouverneur de la région russe de Volgograd (sud), à plusieurs centaines de kilomètres du front, a fait état sur Telegram d’une attaque de drones sur les infrastructures énergétiques, entraînant là aussi des coupures de courant.

Alors que les efforts diplomatiques engagés par Donald Trump pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale sont au point mort, la Russie progresse sur le front.

L’essentiel des combats se concentre dans la région de Donetsk (est) où est située la ville de Pokrovsk, un nœud logistique important pour les forces ukrainiennes qui pourraient tomber dans les jours prochains.

La prise de cette cité constituerait la plus importante victoire russe en Ukraine depuis la conquête des places fortes de Vougledar en octobre 2024 et d’Avdiïvka en février 2024.

L’armée russe contrôle totalement ou partiellement près de 20% du territoire ukrainien, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP).

Quelque 7% - la Crimée et des zones du Donbass - étaient déjà contrôlés avant le début de l’invasion russe de février 2022.

Par Le360 (avec AFP)
Le 08/11/2025 à 08h18