La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir lieu à 17H00 (22H00 GMT), a annoncé la présidence française du Conseil, après une demande formulée mercredi par le chef de la diplomatie russe en visite à New York, Sergueï Lavrov.
«Le fait que les Ukrainiens ont tué leurs prisonniers, leurs citoyens, qui devaient se retrouver à la maison pratiquement dans 24 heures, c’est bien sûr un acte tout à fait monstrueux», a réagi jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès des agences de presse russes. Il a prévenu que cet incident pourrait affecter la poursuite du «processus» d’échange de prisonniers avec l’Ukraine.
Kiev n’a pas confirmé ni infirmé que l’appareil avait été abattu par des armes ukrainiennes, comme le soutient Moscou.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, de son côté, demandé l’ouverture d’une enquête internationale, et chargé plusieurs agences d’Etat de conduire leurs propres investigations sur le crash. «Nous devons établir tous les faits clairement et autant que possible, étant donné que l’avion a été abattu sur le territoire russe, ce qui échappe à notre contrôle», a déclaré M. Zelensky mercredi soir dans son adresse quotidienne, sans attester que des prisonniers de son pays font bien partie des victimes.
Selon les autorités russes, 74 personnes, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens transportés en vue d’un échange, ont trouvé la mort à cette occasion. L’armée ukrainienne a confirmé qu’un échange de prisonniers était bien prévu mercredi et a estimé que la Russie avait la responsabilité de protéger les prisonniers de guerre ukrainiens dont elle a la garde.
74 morts selon Moscou
L’avion s’est écrasé mercredi près de Iablonovo, à 45 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, dans la région russe de Belgorod. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un appareil chutant presque à pic, avant une grosse explosion au sol, accompagnée de flammes et de fumée noire.
D’après Moscou, Kiev «savait» que les prisonniers seraient emmenés en avion à Belgorod, puis à un point de rendez-vous à la frontière. La Russie affirme que les forces ukrainiennes ont lancé «deux missiles» issus «d’un système de défense antiaérien» pour abattre le transporteur militaire Il-76 et pouvoir ensuite «accuser la Russie». Les 65 prisonniers ukrainiens ainsi que les six membres d’équipage et trois militaires russes présents à bord ont péri, selon l’armée russe.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a promis d’«éclaircir» les circonstances du crash, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, assurant de son côté que des «missiles américains et allemands» ont été utilisés pour abattre l’aéronef.
Le renseignement militaire ukrainien (GUR) a pour sa part assuré que Kiev n’avait «pas été informé» de la nécessité de sécuriser l’espace aérien dans la zone et ne connaissait pas «le mode de transport des prisonniers», reprochant à Moscou de les avoir délibérément «mis en danger». Le GUR affirme également «ne pas disposer d’informations fiables» sur les passagers du Il-76 abattu, tout en confirmant qu’un échange de prisonniers était «prévu» mais n’avait finalement pas eu lieu.