Dans certaines régions de l'est de l'Ukraine, où se concentre l'offensive russe depuis des semaines, «l'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats», a reconnu hier soir, mercredi 25 mai 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Mais, a-t-il aussitôt ajouté dans son message vidéo quotidien, les forces ukrainiennes et tous deux qui défendent le pays «résistent à l'offensive extrêmement violente des troupes russes à l’est».
«Nous avons besoin de l'aide de nos partenaires, et particulièrement d’armes», a-t-il encore dit. Le même jour, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a lui aussi réclamé davantage d'armes lourdes.
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L'Ukraine souhaite recevoir des unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément. «C'est vraiment l'arme dont nous avons grandement besoin», a affirmé Dmytro Kuleba après une série de discussions avec des responsables gouvernementaux et des chefs d'entreprises, réunis dans le cadre du Forum économique de Davos en Suisse.
«La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale», a-t-il expliqué devant la presse.
Selon lui, «certains villages et villes n'existent plus» dans cette région de l'est de l'Ukraine, qui essuie depuis des jours des bombardements intensifs.
«Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes», a expliqué le ministre, ajoutant que c'était précisément le type d'armes qui manquait à son pays.
Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Severodonetsk, ville de quelque 100.000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.
A tel point que «les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier» sur Severodonetsk, a assuré mercredi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région.
Selon lui, la ville «est tout simplement en train d'être détruite».
«La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie» de Severodonetsk, a poursuivi Serguiï Gaïdaï, qui a estimé que «la semaine prochaine sera décisive».
«Pas encerclée»Pour autant, a-t-il affirmé mercredi soir, la ville «n'est pas encerclée», contrairement à ce qu'a affirmé un responsable des séparatistes pro-russes. Environ 15.000 personnes s'y trouvent encore ainsi que dans les villages alentour, a-t-il indiqué, ajoutant que l'écrasante majorité d'entre eux ne voulaient pas en bouger en dépit des bombardements incessants.
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Dans cette région, les villes sur la ligne de front ont été vidées de leurs habitants, les récalcitrants, souvent âgés, passant la plupart de leur temps à se cacher dans des caves.
Comme dans la ville de Soledar, à quelques dizaines de kilomètres de Severodonetsk, où Natalia, 47 ans, est remontée à l'air libre «juste pour voir des gens». «Nous avons besoin de savoir que nous ne sommes pas seuls et qu'il y a toujours de la vie par ici», dit-elle.
Dans la ville voisine de Lysychansk, la police a pris le relais des services funéraires pour enterrer les morts, a encore dit Serguiï Gaïdaï. Au moins 150 personnes ont dû y être enterrées dans une fosse commune, a-t-il ajouté.
«Les pays qui traînent des pieds sur la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine doivent comprendre que chaque journée qu'ils passent à décider, peser différents arguments, des gens sont tués», a martelé à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Et face aux inquiétudes quant à l'incapacité actuelle de l'Ukraine à exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports par les Russes, il a fait état de discussions de Kiev avec les Nations unies sur la possibilité d'un passage sécurisé à partir du port d'Odessa.
S'adressant par visioconférence à Davos, le président Zelensky a de son côté appelé mercredi ses alliés occidentaux à cesser de ménager la Russie ou ses intérêts.
«Quoi que fasse l'Etat russe, il y a toujours quelqu'un pour dire: prenons en compte ses intérêts. Cette année à Davos, on l'a encore entendu», a-t-il déploré.
«Nous devons faire tout ce est possible pour que le monde ait en permanence l'habitude de prendre en compte l'Ukraine. Afin que les intérêts des Ukrainiens ne soient pas supplantés par les intérêts de ceux qui sont toujours pressés de se précipiter à un autre rendez-vous avec le dictateur», a-t-il déclaré, sans nommer le président russe Vladimir Poutine.
«Europe unie»Plus tôt mercredi, il avait réclamé le «soutien d'une Europe unie», déplorant le manque de cohésion des Occidentaux face à cette guerre qui vient d'entrer dans son quatrième mois.
Sur le front méridional, Moscou s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois.
La Russie a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée». L'Ukraine a aussitôt dénoncé une mesure démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires.
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«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l’Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Sur le front dipomatique, le président du Conseil européen Charles Michel a déclaré qu'il restait «confiant en un accord sur un embargo de l'UE sur le pétrole russe d'ici au début du Conseil européen lundi, malgré le blocage hongrois.
Une mesure indispensable selon Kiev qui a appelé mercredi à Davos la communauté internationale à «tuer les exportations russes».