Pour sa part, Joe Biden a prévenu que «la Russie ferait une erreur immensément grave si elle utilisait une arme nucléaire tactique», au moment où Moscou avance que l'Ukraine prépare une «bombe sale», une affirmation démentie par Kiev et les pays occidentaux.
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a réitéré mardi ses accusations contre l'Ukraine.
«L'Ukraine a les capacités et l'Ukraine a les motifs de faire (une bombe sale), parce que le régime de (Volodymyr) Zelensky veut éviter la défaite et veut impliquer l'Otan dans une confrontation directe avec la Russie», a déclaré à l'issue de la réunion l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy, pointant du doigt deux structures capables de fabriquer ces bombes «pas sophistiquées» en Ukraine.
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A la demande de Kiev qui a sollicité l'envoi d'experts, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait confirmé lundi une visite «dans les prochains jours» des deux structures concernées.
«Je doute vraiment qu'il soit possible d'être certain à 100% qu'il n'y a pas d'activités de ce genre, même après cette visite», a commenté Dmitry Polyanskiy.
«Plan Marshall pour le XXIe siècle»S'exprimant depuis Kiev lors d'une conférence internationale consacrée à la reconstruction de l'Ukraine tenue à Berlin, le président Zelensky a exhorté les participants à «prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien» de 2023.
«C'est une somme très importante de 38 milliards de dollars (...) ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites», a-t-il insisté.
A l'ouverture de la réunion, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé à «commencer maintenant» cette reconstruction, estimant qu'il s'agissait de «rien de moins que de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a quant à elle jugé «stupéfiante» l'ampleur des destructions en Ukraine.
«La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d'euros (345 milliards de dollars). C'est assurément plus que ce qu'un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont», a-t-elle dit.
Volodymyr Zelensky s'est par ailleurs entretenu avec le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak au téléphone. «Je suis convaincu que le partenariat entre nos pays et le leadership britannique devenu traditionnel dans la défense de la démocratie et de la liberté continueront à se renforcer», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo, disant avoir invité Rishi Sunak en Ukraine.
Rishi Sunak a pour sa part assuré au président Zelensky qu'il pouvait compter sur le «soutien inébranlable du Royaume-Uni» et a espéré «qu'ils se rencontreront en personne bientôt».
Israël confirme l'usage de drones iraniensLa conférence à Berlin a débuté au moment même où le président allemand Frank-Walter Steinmeier arrivait à Kiev, pour sa première visite en Ukraine, après l'annulation d'un déplacement prévu il y a une semaine pour des raisons de sécurité.
En effet, depuis le 10 octobre, la capitale ukrainienne a été, pour la première fois depuis des mois, bombardée par des missiles et des drones explosifs russes de fabrication iranienne qui y ont visé essentiellement des infrastructures énergétiques et fait une dizaine de morts.
Cette série de frappes massives a conduit l'opérateur national Ukrenergo à imposer des «restrictions de la consommation d'énergie dans toutes les régions» du pays, a-t-il indiqué.
Concernant les drones, l'Iran a démenti plusieurs fois en avoir livré à la Russie. Le président israélien Isaac Herzog a toutefois indiqué mardi avoir partagé avec les Etats-Unis des informations démontrant, selon le renseignement israélien, l'utilisation de drones iraniens par Moscou.
«Les armes iraniennes jouent un rôle clé dans la déstabilisation de notre monde et la communauté internationale se doit d'en tirer les leçons, maintenant et à l'avenir», a déclaré le président Herzog.
Volodymyr Zelensky avait affirmé lundi que la Russie avait commandé «environ 2.000 Shaheds iraniens», des drones explosifs.
Civils tués à BakhmoutSur le terrain après huit mois de conflit, les combats faisaient rage, particulièrement à Bakhmout, ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, que l'armée russe tente de conquérir depuis des mois.
Au moins sept civils ont été tués et trois autres blessés lundi dans cette ville, a indiqué mardi le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.
Dans un quartier résidentiel de Bakhmout, des journalistes de l'AFP ont vu des taches de sang au sol à la suite de ce que des habitants ont qualifié d'attaque mortelle la veille.
«J'ai trouvé un corps ici sans tête. Je suis sous le choc», a déclaré Sergii, 58 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom, ajoutant: «c'était un homme. Il marchait juste dans la rue».
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Les journalistes de l'AFP ont aussi vu dans la matinée d'épaisses fumées s'élever au-dessus de la ville.
«Il y a eu des avancées dans la nuit mais nous ne pouvons pas donner de détails pour le moment, la situation est compliquée», a déclaré à l'AFP un soldat ukrainien engagé dans la défense de la ville, sous couvert d'anonymat.
Dans le sud de l'Ukraine, les autorités pro-russes de la ville de Melitopol, contrôlée par les forces de Moscou, ont annoncé qu'une voiture piégée avait explosé près des bureaux des médias locaux, blessant cinq personnes.