Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est efforcé, le jeudi 17 octobre, à Bruxelles, d’obtenir le soutien de ses alliés occidentaux, au sein de l’Otan et de l’UE, à son plan «pour la victoire», censé mettre son pays en position de force avant toute négociation avec la Russie.
«L’Ukraine est prête à faire une vraie place à la diplomatie mais, pour cela, nous devons être forts», a lancé Volodymyr Zelensky devant les dirigeants des 27 États membres de l’UE, avant de retrouver plus tard dans la journée les ministres de la Défense de l’Alliance atlantique. Et «si nos alliés restent unis, nous ne perdrons pas», a-t-il lancé jeudi devant la presse, depuis le siège de l’Otan, aux côtés du nouveau secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte.
Ce dernier l’a aussitôt assuré de la solidité de l’engagement des 32 pays de l’Otan. «Nous ne perdrons pas notre unité», a-t-il lancé. «Bien sûr, nous soutenons le plan pour la victoire du président Zelensky, même s’il ne m’appartient pas de juger la question de l’adhésion à l’Otan», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l’issue du sommet des 27.
Changer de stratégie
À contre-courant, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a quant à lui qualifié le plan ukrainien de «terrifiant». «Nous sommes en train de perdre cette guerre, cette stratégie ne marche pas, il faut en changer!», a-t-il affirmé sur sa page Facebook, réclamant l’ouverture «immédiate» de négociations avec la Russie, où il s’était rendu en juillet pour une «mission de paix» très controversée.
Ukraine cannot win the war with Russia on the battlefield.
— 🚨GlobalX (@GlobalX01) October 18, 2024
- Hungarian PM Viktor Orban.
Mais, pour Kiev, il y a urgence à le mettre en oeuvre. Plus de deux ans et demi après le début du conflit, l’Ukraine recule, notamment sur le front oriental du Donbass, où l’armée russe revendique presque chaque jour la conquête d’un nouveau village, comme elle l’a encore fait jeudi matin.
Rêve d’une adhésion à l’Otan
Le plan défendu par l’Ukraine préconise de lui permettre dès maintenant de rejoindre l’Alliance atlantique, sa seule véritable garantie de sécurité, selon le président ukrainien. «L’Ukraine sera dans l’Otan», a promis Mark Rutte. Mais il faudra encore attendre et, «jusqu’à temps que cela se produise, nous devons nous assurer que l’Ukraine a tout ce dont elle a besoin pour l’emporter», a-t-il expliqué devant la presse.
Il a ainsi rappelé l’engagement des Alliés qui ont déjà débloqué près de 21 milliards d’euros au premier semestre de cette année, sur les 40 milliards promis en 2024 à l’Ukraine.
D’autres pays se sont montrés plus enthousiastes, appelant leurs partenaires dans l’Alliance et dans l’UE à soutenir ce plan. «Nous voulons que ce plan réussisse et nous allons travailler avec l’Ukraine et encourager les autres pays à travailler avec l’Ukraine», a assuré jeudi le ministre britannique de la Défense, John Healey.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui appelé à «tout faire» pour empêcher la poursuite du conflit en Ukraine, y compris en discutant avec le président russe Vladimir Poutine, en concertation toutefois avec Kiev.