Un premier sommet sur la paix en Ukraine avait été organisé mi-juin en Suisse, avec plusieurs dizaines de pays représentés, mais la Russie n’avait pas été conviée et la Chine, alliée de Moscou, avait décidé de ne pas y participer. Depuis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dit vouloir présenter un «plan» pour «une paix juste». «J’ai fixé comme objectif qu’en novembre, nous ayons un plan entièrement préparé» pour pouvoir organiser le sommet, a-t-il dit lundi lors d’une conférence de presse à Kiev.
Mais pour la première fois, il a aussi assuré vouloir la présence de Moscou: «Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet», a-t-il annoncé. Le président ukrainien a évoqué l’établissement «d’un plan» sur trois sujets: la sécurité énergétique de l’Ukraine, la libre navigation en mer Noire et les échanges de prisonniers.
C’est la première fois cependant qu’il émet l’idée de discussions avec la Russie sans retrait russe préalable de son territoire. Par le passé, il avait juré ne pas vouloir discuter avec Moscou tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir et même signé un décret rendant illégales des négociations avec Moscou.
Positions irréconciliables
Les positions entre Kiev et Moscou semblent toutefois à ce jour irréconciliables. L’Ukraine affirme régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Kiev a proposé un plan de paix en 10 points, soutenu par l’Occident, impliquant le retrait inconditionnel des forces russes du territoire ukrainien, soit près de 700.000 militaires, selon les chiffres présentés par Vladimir Poutine. Une proposition balayée par Moscou.
Le président russe a pour sa part répété à maintes reprises ses «conditions»: l’abandon des quatre régions dont Moscou revendique l’annexion en plus de la Crimée, et l’assurance que Kiev renonce à rejoindre l’Otan. Ces exigences ont été refusées par Kiev et ses soutiens occidentaux.
Ces derniers répètent que c’est aux responsables ukrainiens de décider quand ils voudraient discuter avec la Russie et sous quelles conditions. «S’ils veulent inviter la Russie au sommet, nous les soutiendrons», a déclaré lundi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, tout en relevant qu’à ce jour, la Russie n’a montré aucun signe de vouloir une solution diplomatique au conflit.
L’issue de l’élection présidentielle aux États-Unis, principal allié de l’Ukraine, pourrait jouer un rôle important dans la suite du conflit. Le républicain Donald Trump, qui a vanté la politique de Vladimir Poutine par le passé, a promis de mettre un terme à la guerre en quelques semaines s’il était élu début novembre, laissant craindre à certains qu’il puisse réduire l’aide américaine.
Dans les premières semaines de l’offensive russe en 2022, des délégations russe et ukrainienne s’étaient rencontrées au Bélarus, puis en Turquie, pour essayer de parvenir à un accord de paix. Ces tentatives avaient toutefois échoué, la Russie assurant depuis que cet échec était du fait des Occidentaux.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, interlocuteur privilégié du Kremlin dans l’Union européenne, était début juillet à Kiev puis Moscou dans l’espoir de faire bouger les lignes, mais il s’est attiré en réponse les foudres de ses homologues européens pour son déplacement, d’autant qu’il a appelé Kiev à un cessez-le-feu.