Le drame, sans doute dû à une explosion mais dont les causes exactes ne sont pas encore connues, s’est produit vers 00H40 dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de la Plaine, connu pour ses restaurants, bars et sa vie nocturne.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place dans la matinée.
L’effondrement «d’un immeuble au 17 rue de Tivoli a entraîné dans sa chute une partie des (bâtiments du) 15 et du 19» voisins, a déclaré le maire Benoît Payan aux journalistes sur place.
Six heures plus tard, les opération de secours se poursuivent et «il faut qu’on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame», a-t-il ajouté.
Cinq personnes, résidents d’immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge.
Aucun habitant du bâtiment effondré ne s’est manifesté, ravivant les inquiétudes sur le sort des occupants.
Aucune liste de disparus éventuels n’a encore pu être établie et les pompiers luttent toujours contre un violent incendie qui s’est déclaré dans les décombres, entravant les recherches, a souligné le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant des marins-pompiers de Marseille.
Plus d’une centaine d’hommes, appuyés par de nombreux équipements, sont engagés, mais les équipes de recherches avec chiens n’ont pas pu entrer en action pour rechercher d’éventuels survivants, la chaleur étant trop intense.
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«Le temps compte», a souligné l’amiral Mathieu, alors que l’odeur de fumée persiste dans le quartier. «L’objectif c’est de maîtriser l’incendie pour envoyer les chiens le plus vite possible», a souligné un peu plus tard le commandant Laurent, qui dirige les opérations.
«Tout a tremblé»
Dans la matinée, l’effondrement partiel (à 70%) du numéro 15 «complique aussi la tache» des secouristes car «ça rajoute des gravats», a expliqué le commandant Laurent. Huit personnes qui s’étaient réfugiées sur le toit-terrasse de cet immeuble ont pu être sauvées dans la nuit par des pompiers montés sur une grande échelle.
Au moment de l’explosion «tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l’immeuble est tombé sur la rue», a dit à l’AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d’alimentation nocturne dans la rue où l’immeuble s’est effondré.
«Il y a de fortes suspicions qu’une explosion ait provoqué l’effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade», a indiqué à l’AFP le préfet de la région des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, précisant que le gaz pourrait être «une option possible».
D’autres immeubles de la rue ont été évacués par mesure de sécurité en cette nuit du long week-end de Pâques et leurs résidents accueillis dans une école en urgence, a précisé le préfet.
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre.
En novembre 2018, l’effondrement rue d’Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d’indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.
Mais autant le maire que le préfet ont semblé écarter une insalubrité de l’immeuble dans un quartier ce quartier animé.
«Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre», a indiqué le préfet.
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«A ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble. On n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre», a également affirmé le maire.
Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d’immeubles au cours des 40 dernières années.
Le 11 janvier 1981, huit personnes sont mortes et 16 ont été blessées dans le quartier pauvre du Canet lors de l’écroulement de leur bâtiment.
Cinq personnes ont péri en 1985 dans l’explosion accidentelle d’un immeuble près du boulevard du Prado et le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz a soufflé un immeuble de sept étages près de la gare Saint-Charles, faisant 4 morts et 26 blessés.