Pyongyang a procédé lundi à un tir de son missile Hwasong-18 de classe ICBM (intercontinental), le troisième effectué par le pays.
Ceci intervient au lendemain de l’arrivée du sous-marin américain USS Missouri au port sud-coréen de Busan, et après une mise en garde samedi de Washington et Séoul que toute attaque nucléaire de Pyongyang entraînerait la fin du régime nord-coréen.
Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont aussi activé mardi un système de partage de données en temps réel sur les tirs de missiles nord-coréens, dans le cadre du renforcement de leur coopération en réponse à la menace nucléaire croissante de Pyongyang.
Kim Jong Un a déclaré que le tir de lundi envoyait un «signal clair aux forces hostiles» et «définissait de nouvelles tâches importantes pour le développement des forces nucléaires stratégiques de la RPDC», selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA.
«Un test de lancement d’ICBM Hwasongpho-18 a été organisé comme une opération militaire importante pour montrer clairement la volonté écrasante de contre-attaque des forces nucléaires stratégiques de la RPDC et leur force inégalée face aux ennemis», a souligné le texte, en utilisant l’acronyme du nom officiel de la Corée du Nord.
Le dirigeant nord-coréen, que l’on voit sur les photos en compagnie de sa fille vêtue d’une veste de fourrure rose, a également «défini de nouvelles tâches importantes pour le développement des forces stratégiques nucléaires de la RPDC», a ajouté KCNA.
Série d’essais record
Le missile nord-coréen Hwasong-18 a parcouru un peu plus de 1.000 kilomètres de distance horizontale et atteint une altitude maximale d’environ 6.000 kilomètres qui a démontré «la capacité de combat de l’unité ICBM», selon KCNA.
L’armée sud-coréenne a estimé lundi que l’ICBM lancé utilisait du combustible solide, ce qui facilite le transport des missiles et permet des mises à feu plus rapides que les versions à combustible liquide.
Il s’agit du troisième tir par Pyongyang d’un tel ICBM, après les lancements d’avril et de juillet, ce qui, selon les analystes, témoigne d’efforts constants pour améliorer la technologie.
Le ministère japonais de la défense a déclaré que le Hwasong-18 avait une portée potentielle de plus de 15.000 km, lui permettant de frapper potentiellement l’ensemble du territoire américain.
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Séoul et Washington ont renforcé leur coopération de défense face à une série record d’essais d’armes effectués par Pyongyang cette année.
Le gouvernement conservateur sud-coréen du président Yoon Suk Yeol s’efforce également de renforcer les liens historiquement tendus avec le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne pendant la première moitié du 20e siècle.
Puissance nucléaire «irreversible»
Un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense a critiqué dimanche le projet de Washington et Tokyo de renforcer l’année prochaine leurs exercices militaires conjoints annuels en incluant un exercice d’opération nucléaire, qualifiant cette initiative de «déclaration ouverte sur la confrontation nucléaire».
En novembre, la Corée du Nord a réussi à mettre en orbite un satellite d’espionnage militaire qui, selon elle, lui fournit déjà des images de sites militaires américains et sud-coréens.
L’année dernière, la Corée du Nord avait annoncé une nouvelle doctrine rendant «irréversible» son statut de puissance nucléaire, et l’autorisant à mener une frappe atomique préventive en cas de menace existentielle contre son régime.
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En septembre, son statut d’État nucléaire a en outre été inscrit dans sa Constitution, alors que le régime considère la capacité nucléaire comme essentielle à sa survie.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre fin à ses programmes nucléaires et de missiles balistiques depuis son premier essai nucléaire en 2006.
Le lancement de missile de dimanche s’est déroulé le jour de l’anniversaire de la mort de Kim Jong Il, père du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, décédé le 17 décembre 2011.