Dans un premier bilan à l'AFP, le Croissant-Rouge palestinien avait fait état de sept blessés dans ces heurts matinaux dans la Vieille Ville de Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël, avant de rapidement revoir ce bilan à la hausse.
«Vingt blessés ont été transférés jusqu'à présent dans des hôpitaux de Jérusalem en lien avec les affrontements en cours (à l'Esplanade des Mosquées). Et il y a encore des blessés sur le site», a ensuite précisé le Croissant-Rouge palestinien.
De son côté, la police israélienne a indiqué que trois policiers ont été blessés.
Des témoins ont fait état de jets de pierre de Palestiniens en direction des forces de l'ordre israéliennes et de tirs de balle en caoutchouc vers des manifestants palestiniens.
Vers 4H00 du matin, «des dizaines de jeunes émeutiers masqués», certains s'affichant avec des drapeaux du mouvement islamiste armé Hamas, ont «amorcé une procession» sur l'Esplanade des Mosquées, et lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations adjacent, plus important lieu de prière de la tradition juive, a indiqué la police israélienne disant être intervenue pour «rétablir l’ordre».
Selon un photographe de l'AFP sur place, les affrontements étaient nourris et plus d'une centaine de Palestiniens lançaient des projectiles en direction des forces de l'ordre israéliennes.
Troisième lieu saint de l'islam, l'Esplanade des Mosquées -nommée aussi Mont du Temple par les juifs- est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, qui reste le théâtre d'affrontements entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.
Lors du ramadan en 2021, mois sacré des musulmans, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des heurts jusque sur l'esplanade s'étaient mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël.
La Jordanie administre l'Esplanade des Mosquées, où sont situées la mosquée al-Aqsa et le dôme du rocher, mais l'accès à ce lieu est contrôlé par Israël.
Peu avant le début du mois du ramadan cette année, le 2 avril, de hauts responsables israéliens et jordaniens avaient multiplié les pourparlers afin de garantir à la fois la liberté de culte et la sécurité du site dans l'espoir d'éviter de nouveaux heurts.
De Tel Aviv à la CisjordanieCes affrontements sur l'Esplanade des Mosquées sont les premiers cette année depuis le début du ramadan, période de grands rassemblements pour les musulmans sur ce lieu sacré, qui sert aussi parfois de caisse de résonance au conflit israélo-palestinien.
Et ce week-end, en plein ramadan, les autorités craignaient des dérapages dans la ville sainte avec le début des célébrations chrétienne de Pâques et juive de Pessah avec les prières au Mur des Lamentations, rare coïncidence des calendriers entre les trois grandes religions monothéistes.
D'autant que les violences se multiplient ces dernières semaines en Israël et en Cisjordanie occupée.
Lire aussi : Plus de cent blessés dans des heurts nocturnes à Jérusalem
Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières menées par des Arabes israéliens liés à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), et dont les trois auteurs ont été tués par les forces israéliennes. Deux autres attaques ont été perpétrées dans la région de la métropole Tel-Aviv par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, en Cisjordanie.
Ces attaques ont fait quatorze morts en Israël. En outre, 22 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date dans des violences, liées notamment à des «opérations de contre-terrorisme» en Cisjordanie, selon un décompte de l'AFP.
Hier, jeudi, trois Palestiniens ont été tués dans des opérations israéliennes en Cisjordanie ayant fait aussi de nombreux blessés dont l'un a finalement succombé vendredi à ses blessures, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.