Le président américain accuse Elizabeth Warren, figure de l'aile gauche de l'opposition, d'avoir menti sur ses origines pour faire avancer sa carrière en se présentant comme issue d'une minorité. Mais, "les faits indiquent que vous avez absolument un ancêtre amérindien dans votre filiation", explique le professeur de l'université de Stanford qui a effectué l'analyse ADN, Carlos Bustamante, dans une vidéo publiée par la sénatrice sur Twitter.
Bien que "la grande majorité" des ancêtres de la sénatrice du Massachusetts soit issue d'Europe, les résultats du test font état "de fortes preuves de l'existence d'ancêtres amérindiens", "remontant à une période comprise entre six et dix générations", selon les résultats publiés par le journal Boston Globe. Elle ne serait donc que 1/32e Amérindienne, voire 1/1024e si cela remonte à dix générations, souligne le journal.
"Je n'aurais jamais pensé que mon histoire familiale puisse faire l'objet d'une blague politique raciste, mais je ne me laisse jamais faire", a-t-elle écrit dans une avalanche de tweets sur ce sujet lundi. Elle se défend également farouchement, entretiens vidéo à l'appui avec plusieurs employeurs et collègues, d'avoir jamais utilisé ses origines supposées pour être embauchée ou promue.
En juillet, Donald Trump, qui l'appelle régulièrement "Pocahontas", avait lancé à son adresse : "Je donnerai un million de dollars à ton association caritative préférée si tu passes un test qui montre que t'es indienne". "Je sens qu'elle va dire non", avait-il ironisé.
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La sénatrice, 69 ans, a pris le président américain au mot, en désignant une ONG,qui protège les femmes amérindiennes, dont "plus de la moitié ont subi des violences sexuelles", écrit-elle. "Envoyez leur votre chèque de 1 million de dollars, @realDonaldTrump", exhorte Elizabeth Warren sur Twitter. "Je n'ai pas dit ça, vous feriez mieux de relire" les déclarations, a rétorqué Donald Trump à propos du million de dollars, devant des journalistes.
Il a balayé les résultats de son test ADN d'un "on s'en fiche", avant de moquer les ambitions présidentielles supposées d'Elizabeth Warren. "J'espère qu'elle va se présenter pour être présidente parce que je pense qu'elle serait très facile" à battre, a-t-il affirmé depuis les jardins de la Maison Blanche. "Elle détruirait le pays, elle convertirait notre pays en Venezuela".
La décision d'Elizabeth Warren rappelle celle de Barack Obama qui, en 2011, avait publié son certificat de naissance pour prouver qu'il était bien né aux Etats-Unis. Depuis des années des théories du complot, alimentées par Donald Trump, assuraient que le premier président noir des Etats-Unis était né au Kenya, ce qui l'aurait empêché d'accéder à la plus haute fonction.