Shireen al-Rifaie, une journaliste saoudienne travaillant pour la chaîne de télévision de Dubaï Al Aan TV, a effectué un reportage dans une rue de Riyad où passaient des voitures vêtue d'une pantalon blanc et d'une abaya blanche, une longue robe ample, largement ouverte et laissant apparaître son décolleté. Elle portait également un foulard laissant apparaître ses cheveux.
Les images ont déclenché un torrent de protestations de conservateurs utilisant le mot-dièse "femme nue conduisant à Riyad" sur les réseaux sociaux. A la suite de l'émotion soulevée dans ce royaume très conservateur, le ministère saoudien des Médias a annoncé mardi que l'Autorité générale pour les médias audiovisuels enquêtait sur la journaliste, accusée d'avoir "violé les règles et consignes " en portant une "tenue indécente" lors du tournage de son reportage.
Lire aussi : Une princesse saoudienne au volant: «Vogue Arabia» ou le militantisme sur papier glacé
Shireen al-Rifaie a rejeté cette accusation, affirmant au site internet Ajel qu'elle portait des "vêtements décents". Selon ce site, la journaliste a quitté le pays dès le début de la polémique. L'interdiction faite aux femmes de conduire, en vigueur depuis des décennies en Arabie saoudite, a été levée dimanche. Ce changement inspiré par le prince héritier Mohammed ben Salmane fait partie d'un vaste plan de modernisation du riche pays pétrolier. Pour autant, de lourdes discriminations persistent et les autorités ont récemment arrêté plus d'une dizaine de militants des droits des femmes, les accusant de trahison et de saper la stabilité du Royaume.
Fin mai, une princesse saoudienne avait elle aussi déclenché une polémique, en posant pour la couverture du magazine Vogue Arabia au volant d'une décapotable rouge en talons aiguilles et vêtue d'une longue tenue blanche et d'un voile laissant apparaître une partie de sa chevelure.