L'armée israélienne a visé "des cibles terroristes du Jihad islamique dans la bande de Gaza", a-t-elle annoncé dans un message WhatsApp, après avoir indiqué qu'au moins sept roquettes, dont deux tard jeudi soir, avaient été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël malgré le cessez-le-feu.
L'armée a dénoncé "la violation du cessez-le-feu et les roquettes lancées contre Israël" pour justifier ces nouvelles frappes nocturnes contre un "site de production de roquettes" dans le sud de la bande de Gaza. "L'armée est prête à continuer à agir autant que nécessaire contre toute tentative de porter atteinte aux civils israéliens".
Le raid a fait au moins deux blessés côté palestinien, qui ont été hospitalisés, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Pour tenter de freiner la nouvelle spirale de violence, l'émissaire de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, avait piloté avec l'Egypte -qui dispose d'une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël- une médiation en vue d'une "désescalade urgente".
Dans les régions israéliennes à proximité de Gaza, les activités reprenaient ce vendredi, avant le congé du shabbat, malgré les craintes de voir l'accord voler en éclats et de nouvelles roquettes s'abattre sur Israël, après les quelque 450 tirées cette semaine depuis Gaza.
A Gaza, territoire qui fait trois fois la superficie de Paris et où vivent environ deux millions de Palestiniens, de nombreux habitants se félicitaient du retour à un calme relatif. "Nous aspirons à la tranquillité et ne voulons pas de guerre", a résumé l'un d'eux, Mahmoud Jarda.
Pour s'assurer du maintien de ce moment de répit, les manifestations de la "marche du retour", dénonçant le blocus israélien de Gaza et plaidant pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres, ont été annulées vendredi dans la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas qui n'ont pas participé aux violences cette semaine.
Dans le cadre de ce mouvement de protestation, entamé au printemps 2018 et repris en main par le Hamas, au moins 311 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, la majorité le long de la frontière entre Gaza et Israël.
Peu avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dans la nuit de mercredi à jeudi, huit membres d'une même famille palestinienne, dont cinq enfants, ont été tués dans une frappe israélienne à Deir al-Balah.
Selon l'armée israélienne, un commandant du Jihad islamique à la tête d'une cellule chargée d'orchestrer des tirs de roquettes sur Israël, Rasmi Abou Malhous, en était la cible et a été tué.
Le groupe islamiste armé a toutefois affirmé que cet homme était "connu comme une personne affiliée" à lui mais "n'était pas un de ses commandants".
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Ces décès portent à 34 le nombre de morts dans les frappes israéliennes qui ont visé depuis mardi dernier le Jihad Islamique. Le Hamas, lui, n'a pas été visé.
La séquence avait débuté mardi dernier à l'aube avec une opération ciblée israélienne contre Baha Abou al-Ata, un haut commandant du Jihad Islamique tenu responsable par Israël d'une série d'attaques récentes, alors qu'il était au lit.
"Le but de l'opération était d'éliminer le commandant du Jihad islamique dans la bande de Gaza, il a été tué ainsi que des dizaines de terroristes", s'est félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nos ennemis ont reçu le message: nous pouvons atteindre qui nous voulons, y compris dans son lit".
Dans la foulée de cette frappe, le Jihad islamique avait lancé un barrage de roquettes sur Israël qui a de son côté multiplié les frappes aériennes contre les positions du groupe à Gaza.
Dans les régions israéliennes proches de l'enclave, des roquettes ont endommagé des maisons et une usine. Une autre est tombée sur une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation.
Cette séquence est la plus meurtrière depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens ayant fait environ une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade des Etats-Unis.