"Je suis extrêmement préoccupé et indigné par cette tragédie", a déclaré dimanche 1er octobre le Premier ministre Justin Trudeau.
Tout a commencé samedi vers 20h15 locale (02H15 GMT dimanche) aux abords du stade de la capitale de l'Alberta où se déroulait un match de football canadien.
Un homme à bord d'une automobile à très vive allure a percuté une barrière métallique puis percuté un policier en faction juste derrière, le projetant à cinq mètres de hauteur, selon les images d'une caméra de surveillance relayée par l'Edmonton Journal.
L'homme est sorti de son véhicule accidenté, en a fait le tour, puis a asséné au moins deux coups de couteau avant de prendre la fuite à pied.
Un peu avant minuit, la police qui avait dressé différents barrages routiers dans cette ville de 800.000 habitants, a contrôlé une camionnette de déménagement où le conducteur est alors identifié comme le propriétaire de la voiture impliquée dans l'agression du policier.
Une course poursuite est alors engagée, avec plus d'une dizaine de voitures de police. Dans sa fuite "à plus de 80 km/h" dans Edmonton, la camionnette heurte volontairement une première fois deux piétons, a raconté un témoin au journal local.
"Le suspect a délibérément tenté de heurter des piétons dans les passages réservés ou sur les trottoirs" en laissant quatre blessés à deux endroits différents, a déclaré Rod Knecht, chef de la police d'Edmonton lors d'une conférence de presse télévisée.
"J'ai vu des gens s'enfuir" complètement paniqués, a raconté Kim Andresson, sous le choc, à l'Edmonton Journal.
Dans sa course folle, le conducteur a perdu le contrôle de la camionnette qui s'est alors renversée. Rapidement, des policiers ont extrait le conducteur "par le pare-brise cassé et l'ont menotté", a témoigné Pat Hannigan.
"La police d'Edmonton a interpellé et placé en garde à vue un homme (...) responsable de ces actes de violence", a déclaré Rod Knecht.
"Nous pensons que c'est un individu qui a agi seul, bien que l'enquête en est à son tout début", a indiqué le chef de police en demandant aux "habitants d'Edmonton d'être vigilants et de surveiller" tout mouvement suspect.
Le Premier ministre Trudeau a dénoncé cette attaque, car, a-t-il dit, "nous ne pouvons pas laisser, et nous ne laisserons pas, l'extrémisme violent prendre racine" parmi les populations.
Cet incident rappelle les modes opératoires d'attaques jihadistes à la voiture-bélier ces derniers mois dans plusieurs capitales européennes, comme à Barcelone, Londres, Nice, Berlin ou Stockholm.
Au Canada, en octobre 2014, un jeune converti aux idées radicales, avait renversé avec son véhicule deux militaires sur un parking à Saint-Jean-sur-Richelieu, dont un avait perdu la vie. L'homme avait alors été abattu par des policiers alors qu'il cherchait à les attaquer avec un couteau.
Cette attaque avait été perpétrée deux jours avant la tuerie au Parlement à Ottawa où un jeune de 23 ans avait été tué après avoir tiré mortellement sur un soldat devant le monument aux morts.
Plusieurs Canadiens ont rejoint les rangs de l'organisation Etat islamique (EI) au cours des cinq dernières années, et d'autres privés de passeport ou interceptés avant leur départ, ont été incarcérés sous le chef d'inculpation de terrorisme dans le cadre d'une législation renforcée après l'attaque à Ottawa.
En mars 2016, un Canadien se réclamant de l'islamisme radical avait agressé deux militaires dans un centre de recrutement à Toronto.
Dimanche, le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a "condamné l'attentat d'Edmonton" tout en adressant un message de solidarité aux victimes.
Rachel Notley, la Première ministre de la province de l'Alberta, a souhaité "un prompt rétablissement" au policier blessé tout en remerciant, sur son compte Twitter, la célérité des premiers secours.