"Aucun pays n'est immunisé contre la crise climatique, mais dans chaque pays ce sont les personnes les plus pauvres qui sont le plus vulnérables même si elles sont celles qui sont le moins à l'origine du problème", a déclaré Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, dans une déclaration enregistrée diffusée sur YouTube.
Intitulée "Countdown" (compte à rebours), l'initiative était organisée par la plateforme de conférences TED, réseau spécialisé dans la diffusion des idées. Une cinquantaine de personnalités du monde entier, dont les actrices Jane Fonda et Priyanka Chopra, devaient y intervenir pour parler des risques que la planète encourt en cas d'inaction prolongée.
Le parlementaire britannique d'origine guyanaise David Lammy s'est attelé à établir un lien entre l'urgence climatique et les manifestations mondiales contre les violences policières et les inégalités raciales, initiées par le mouvement "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent) après la mort de l'Afro-Américain George Floyd, étouffé sous le genou d'un policier blanc en mai.
"Les Noirs respirent l'air le plus toxique comparé au reste de la population et ce sont les personnes de couleur qui sont le plus susceptibles de souffrir de la crise climatique", a-t-il affirmé, expliquant que cette situation était due au fait que davantage de minorités exercent des métiers tertiaires plus exposés à la pollution et vivent dans des zones denses.
"L'exploitation des ressources naturelles a toujours été liée à l'exploitation des personnes de couleur", a-t-il ajouté, concluant que "la justice climatique était intimement liée à la justice raciale".
La pandémie de coronavirus ne saurait être "une excuse" pour reporter les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par l'Accord de Paris sur le climat, a pour sa part argué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
L'Union européenne va par conséquent consacrer des milliards d'euros à des projets verts, a souligné la dirigeante, qui voit dans la transition énergétique une source de nouveaux emplois.
"Les objectifs partagés de notre génération sont clairs. Ensemble nous devons protéger et restaurer la nature, purifier notre air, raviver nos océans, bâtir un monde sans gaspillage et trouver une solution pour mettre fin (à la crise) du climat", a enjoint le prince William, selon un extrait de son intervention diffusé à l'avance.
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"Nous devons nous efforcer de le faire pendant cette décennie. Si nous y parvenons, d'ici 2030, nos vies ne se dégraderont pas et nous n'aurons pas à sacrifier tout ce que nous aimons. Au contraire, la façon dont nous vivons serait plus saine, propre, intelligente et meilleure pour tous", a plaidé le prince.
"Compte à rebours" intervient au moment où des dirigeants politiques essaient de politiser les questions environnementales, relèvent les organisateurs, en référence au président américain Donald Trump qui tient régulièrement des propos climato-sceptiques.
La sécheresse, les inondations, les incendies géants et d'autres catastrophes naturelles liées au changement climatique font fi des opinions politiques, avertit Christiana Figueres, l'ex-responsable de l'ONU pour le climat.
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L'événement s'est donné pour objectif de mettre l'accent sur les actions que les gens peuvent engager pour remédier au réchauffement climatique. Aussi des messages de gens ordinaires, notamment sur la façon dont ils se sont convertis au tri sélectif, ont renoncé aux sacs plastiques ou comment ils s'y prennent pour ne pas gaspiller étaient-ils diffusés entre les interventions de célébrités et des prestations d'artistes.
L'architecte Carlos Moreno a encouragé les maires à redessiner leur ville pour favoriser des déplacements à pied et à vélo, tandis que l'édile de Freetown en Sierra Leone, Yvonne Aki-Sawyerr, a détaillé son projet de transformer sa municipalité en cité "verte" en plantant un million d'arbres.
"Nous sommes des optimistes têtus", ont insisté les acteurs américains Mark Ruffalo et Don Cheadle, dès les premières minutes de l'événement.
"Compte à rebours" devait durer cinq heures.