Mercredi, une star de la K-pop sud-coréenne, Jaejoong, membre du groupe JYJ, en a fait l'amère expérience après avoir voulu laisser croire qu'il était hospitalisé en raison du Covid-19.
Des fans inquiets lui ont aussitôt écrit pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Mais une heure plus tard, il a mis à jour sa publication et révélé qu'il s'agissait d'une plaisanterie visant à "sensibiliser". A l'étranger comme dans son pays, de nombreuses personnes ont vivement critiqué cette mauvaise blague, la qualifiant d'"inappropriée" et de "pas amusante".
"Même si c'était peut-être trop comme blague de poisson d'avril, beaucoup de gens se sont inquiétés pour moi", a écrit la star un peu plus tard. "Je suis prêt à n'importe quelle sanction en lien avec cette publication". Depuis son apparition, la pandémie a provoqué un déluge de fausses informations qui a inondé internet et les réseaux sociaux, compliquant les politiques de lutte mises en oeuvre par les gouvernements.
Dans certains pays, comme Taïwan, les auteurs de blagues sur le coronavirus sont même passibles de peines d'emprisonnement. Cette île, citée en exemple de la lutte contre la pandémie, a prévenu que les personnes à l'origine d'informations trompeuses encouraient jusqu'à trois ans d'emprisonnement et une amende de 3 millions de dollars taïwanais (90.000 euros).
"Le jour du poisson d'avril, nous pouvons faire preuve d'humour mais nous ne pouvons pas faire de blagues sur la pandémie sous peine d'enfreindre la loi", a prévenu sur Facebook la présidente Tsai Ing-wen. "Je souhaite à tout le monde un 1er avril non seulement plein d'humour mais aussi en santé et en sécurité", a ajouté la présidente dans une publication qu'elle a accompagnée de la photo d'un de ses chats.
Le ministère de la Santé taïwanais a pour sa part eu recours à une mascotte, appelée Zongchai.
"Zongchai vous demande de ne pas faire de blagues sur l'épidémie. S'il vous plait, soyez prévenants avec les personnes qui se trouvent en première ligne en matière de lutte contre les épidémies", pouvait-on lire mercredi sur la page Facebook du ministère. Ce message étant accompagné de la photo d'un Shiba Inu, un chien de race originaire du Japon.
La Thaïlande a adopté une ligne tout aussi dure, les contrevenants étant passibles de cinq ans de prison. "C'est contraire à la loi de faire semblant d'être malade du Covid-19 en ce jour de poisson d'avril", a rappelé le gouvernement sur Twitter. Un porte-parole de la police, Krissana Pattanacharoen, avait justifié mardi ces mesures par le fait que "des personnes pourraient avoir de mauvaises intentions (...) et prendre pour prétexte le 1er avril".
En Inde, où le flot d'informations erronées, notamment relayées sur WhatsApp, constitue un gros problème, les responsables politiques ont lancé des mises en garde similaires.
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"Le gouvernement de l'Etat ne permettra à personne de répandre des rumeurs ou d'être à l'origine d'une panique sur #Corona", a tweeté Anil Deshmukh, le ministre de l'Intérieur de l'Etat du Maharashtra. "Nous demandons aux citoyens de vérifier les informations, de ne partager que des messages provenant de sources fiables et de ne pas tomber dans le piège des fausses informations", a expliqué à l'AFP Pranay Ashok, porte-parole de la police de Bombay. Toute personne à l'origine d'informations erronées sera poursuivie, a-t-il ajouté.
Plusieurs compagnies internationales avaient déjà décidé de ne pas faire de poisson d'avril cette année. Le géant américain de l'internet Google, qui s'est forgé une réputation pour ses plaisanteries du 1er avril, a choisi cette année de faire l'impasse "sur cette tradition".
Dans un courriel interne obtenu par Business Insider, il invoque le "respect pour tous ceux qui luttent contre la pandémie de Covid-19". Dès la semaine dernière, James Herring de l'agence de relations publiques Taylor Herring, basée à Londres, avait conseillé aux autres agences du domaine de ne pas se risquer cette année à faire de blagues."Juste. Ne le faites pas", avait-il écrit sur Twitter.