Des centaines d'hommes en uniformes passaient au peigne fin plusieurs hectares enneigés à la recherche de restes de corps et de débris dans la zone du crash, où circulaient également camions, motoneiges, déneigeuses et hélicoptère, selon un journaliste de l'AFP sur place.
L'avion de ligne, un biréacteur Antonov An-148 de la compagnie Saratov Airlines mis en service en 2010, s'est écrasé près de Moscou dimanche peu après avoir décollé de l'aéroport de Domodedovo. L'appareil a disparu des écrans radars à 14H28 locales (11H28 GMT), quatre minutes après son décollage en direction d'Orsk, une ville de l'Oural à la frontière du Kazakhstan. Il s'est écrasé dans le district de Ramenski, à quelque 70 km au sud-est de Moscou, près du village de Stepanovskoïé.
Les autorités ont indiqué étudier toutes les hypothèses, citant les conditions climatiques, le facteur humain ou un problème technique, sans mentionner la piste terroriste. Selon le ministre des Transports Maxime Sokolov, la boîte noire contenant les données du vol a pu être retrouvée.
En tout, les opérations de recherche ont mobilisé 1.000 personnes et 200 véhicules, a indiqué le ministre lors d'une réunion retransmise à la télévision. "L'opération durera environ une semaine", a-t-il ajouté. Sur place pendant la nuit, le ministre des Situations d'urgences Vladimir Poutchkov a lui aussi prévenu que les recherches dureraient environ une semaine "en raison de la surface très vaste sur laquelle les débris sont éparpillés, de la neige et du relief des lieux".
La liste des victimes publiées par les autorités comprend trois étrangers, un Suisse, un Kazakh et un Azerbaïdjanais, et trois enfants, le plus jeune ayant cinq ans. Le citoyen suisse, un ingénieur de la firme Burckhardt Compression, se rendait à Orsk pour le lancement d'une nouvelle unité d'une raffinerie, selon l'opérateur. Le Département fédéral suisse des Affaires étrangères a indiqué être entré en contact avec les proches de la victime.
La majorité des passagers étaient originaires de la région d'Orenbourg, où se situe Orsk et dont le gouverneur a décrété une journée de deuil lundi.
Une enquête a été formellement ouverte pour identifier d'éventuelles violations aux règles de sécurité, a annoncé le Comité d'enquête russe. Ses agents ont interrogé dès dimanche des employés de la compagnie Saratov Airlines, les employés de l'aéroport ayant préparé l'appareil au décollage et des contrôleurs aériens. Aucun problème technique n'avait été identifié avant le départ, selon le Comité d'enquête.
L'An-148 en question avait été mis en service en 2010, a précisé Saratov Airlines. Il avait subi un contrôle poussé en janvier, qui n'avait révélé aucun défaut ou problème technique. La compagnie a décidé de suspendre "temporairement" l'utilisation de ce modèle relativement récent du constructeur Antonov qui a réalisé son premier vol en 2004. Ce court-courrier peut transporter jusqu'à 85 passagers sur une distance de 3.500 kilomètres.
Lire aussi : Vidéo. Crash d'un avion de ligne russe près de Moscou: ce que l'on sait
Depuis son entrée en exploitation ce type d'avion a connu au moins cinq incidents impliquant le train d'atterrissage, le système électrique et le système de guidage. Basée à Saratov (Volga), Saratov Arilines exploite essentiellement des avions russes Antonov ou Yakovlev et n'avait jamais été impliquée dans un accident mortel depuis la fin de l'URSS en 1991. Elle dessert surtout des villes de province en Russie ainsi que les capitales du Caucase.
Vladimir Poutine, qui a annulé un déplacement prévu lundi à Sotchi (sud) pour rester au Kremlin, est informé "en permanence" de l'avancée de l'enquête, a indiqué lundi son porte-parole Dmitri Peskov, avertissant qu'il était trop tôt pour identifier les causes du drame.
Le dernier accident mortel d'un avion sur le territoire russe remonte à décembre 2016, quand un avion de passagers de type Tupolev Tu-154 appartenant au ministère de la Défense s'était écrasé peu après son décollage d'Adler (sud) à destination de la base aérienne russe de Hmeimim, en Syrie. Parmi les victimes figuraient plus de 60 membres des chœurs de l'Armée rouge.