Dans cette vidéo postée sur les réseaux sociaux et qui a fait le tour des rédactions européennes, l’ancienne correspondante de la chaine publique algérienne «ENTV» à Bruxelles, Layla Haddad, qui a payé les frais de ses opinions politiques et s’est vue licenciée pour «incivisme» et «comportement bipolaire», récuse une prise d’otage du pays par les «barons du régime».
«La dignité de tout un peuple est bafouée. Les Algériens sont devenus l’objet de risée du monde. Leur dignité a succombé à leur propre humanité pour ne former qu’une montagne de honte», a affirmé la journaliste algérienne visiblement peinée par la situation politique et économique dans son pays.
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Rattrapées par cette vidéo enregistrée au temple de la démocratie européenne et de la liberté d’expression, les autorités algériennes se sont précipitées de rendre public un communiqué dans lequel ils traitent de tous les noms la journaliste pour avoir exprimé son opinion dans un endroit, que le régime d’Alger prenait pour sa chasse gardée où il distillait son lobbying toxique anti-marocain et prêchait la parole séparatiste.
Dans des termes agressifs et virulents qui révèlent l’état d’âme de ses rédacteurs, le communiqué de l’ambassade algérienne à Bruxelles relayé par l’APS parle de «détournement frauduleux et inacceptable» de symboles de l’Union européenne (UE) et du siège du Parlement européen pour «attenter à l’honneur et à la dignité des institutions» algériennes».
Ce lamento ressassé par l’ambassade d’Algérie à Bruxelles dans des termes pompeux qui frisent le ridicule n’est qu’une grossière manipulation et une tentative de fuite en avant car le plateau de télévision du Parlement européen n'est autre qu'un espace mis à la disposition des journalistes pour leurs besoins de tournage ou des trainings.
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Il n’est ni un symbole, ni un sanctuaire revêtu d'une quelconque sacralité. Privée de parole dans les médias de son pays, la journaliste algérienne n’a trouvé de meilleur moyen que de parler de cette tribune pour peu que sa voix puisse être entendue.
S’accrochant vite à la théorie du complot, les rédacteurs furieux et irascibles du fameux communiqué ont aussitôt vu en cette vidéo un acte «au service de puissances étrangères hostiles à l’Algérie», alors que la journaliste a simplement dit tout haut ce que tous les Algériens, emmurés dans le silence et plongés dans l’incertitude, pensent tout bas.
Par ce geste hautement risqué, la journaliste algérienne, accusée par l’ambassade de son pays de «subversion» et de «sédition», a, tout comme ses confrères en Algérie sous les verrous, levé aujourd’hui une partie du voile sur la réalité que le régime algérien veut cacher au monde.
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Complot de l’étranger, main invisible, agenda occulte, les Algériens ne veulent plus entendre ce disque rayé. Ils savent d’où viennent les causes du marasme politique et du profond malaise social qu’ils vivent.
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