Son successeur, le démocrate Joe Biden, a estimé qu'en dépit de l'acquittement, le fond de l'accusation n'était "pas contesté", et a demandé à ses concitoyens de défendre la démocratie, qui reste "fragile".
Les sénateurs ont été une majorité -57 sur 100- à se prononcer pour une condamnation du milliardaire. Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute (67 voix) pour parvenir à un verdict de culpabilité qui aurait pu être suivi d'une peine d'inéligibilité.
Le socle des élus républicains a tenu, ce qui montre l'emprise que Donald Trump conserve sur la politique américaine. Mais le parti républicain sort fragilisé d'une séquence commencée en novembre avec la contestation de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle et qui a culminé avec les événements du Capitole.
"Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer", a réagi M. Trump dans un communiqué, se posant une nouvelle fois en victime d'une "chasse aux sorcières".
Pour Donald Trump, il s'agit d'un deuxième acquittement en autant de procédures de destitution. Un cas unique dans l'histoire des Etats-Unis.
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Dans sa première réaction à ce verdict, l'ex-président de 74 ans a pris date pour l'avenir: "Dans les mois qui viennent, j'aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure pour la grandeur de l'Amérique".
Trump, "énorme problème"Chef influent des républicains du Sénat, Mitch McConnell incarne à la perfection le malaise de certains républicains. A peine le verdict annoncé, le vieux routier de la politique a laissé éclater son amertume.
"Il n'y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d'avoir provoqué les événements de cette journée" du 6 janvier, a-t-il asséné.
Soutien de Donald Trump pendant les quatre années de sa présidence, Mitch McConnell, 78 ans, ne s'est pourtant pas joint à ses sept collègues qui ont voté pour la culpabilité. Pour lui, le Sénat n'était pas compétent dans une procédure de destitution, puisque le magnat de l'immobilier a quitté le pouvoir.
Mais le message politique est clair.
"Mitch McConnell sent bien que Donald Trump reste un énorme problème pour le parti républicain", a martelé Jamie Raskin, chef des procureurs démocrates.
Accusation "absurde" pour un camp, président qui a "trahi" les Américains en soutenant les émeutiers pour l'autre: les avocats du milliardaire républicain et les élus démocrates chargés de porter l'accusation ont bataillé pendant les cinq jours du procès rythmé par des vidéos chocs retraçant les événements.
La dernière journée aura elle aussi été menée tambour battant. Puis Patrick Leahy, élu démocrate qui présidait les débats, a déclaré solennellement: "Donald Trump est par la présente acquitté".
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"Il est temps de boucler cette mascarade politique", a tonné l'un des avocats du 45e président des Etats-Unis, Michael van der Veen, lors de son court plaidoyer samedi.
"Estimer, en se basant sur les indices que vous avez vus, que M. Trump voulait réellement, et de fait a délibérément suscité une insurrection armée pour renverser le gouvernement américain, serait absurde", a-t-il asséné.
Derrière cette accusation, il y a surtout la "peur" de voir Donald Trump réélu en 2024, a-t-il accusé.
"Foule hargneuse"A l'inverse, Donald Trump est pour les démocrates le principal responsable des événements du 6 janvier, leur "incitateur". C'est lui qui par ses diatribes aurait suscité l'envahissement du Capitole par ses partisans en colère, au moment où le Congrès américain s'apprêtait à confirmer sa défaite à l'élection du 3 novembre.
"Il est désormais évident, sans l'ombre d'un doute, que Trump a soutenu les actes de la foule hargneuse et il doit donc être condamné. C'est aussi simple que cela", a lancé Jamie Raskin, pendant le réquisitoire long de près de deux heures.
"Au moment où nous avions le plus besoin qu'un président nous protège et nous défende, le président Trump nous a à la place délibérément trahis. Il a violé son serment" de protéger le pays, a renchéri l'un des neuf démocrates de la Chambre des représentants qui portaient l'accusation, David Cicilline.
Selon eux, il a "attisé la hargne" de ses partisans pendant des mois avec un "grand mensonge": en se présentant comme la victime d'une élection "volée" suite à des "fraudes" dont il n'a jamais apporté la preuve.
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Une fois l'assaut en cours, il a attendu de longues heures avant d'appeler ses sympathisants à "rentrer chez eux". En tout, cinq personnes sont mortes, et des centaines ont été blessées ou traumatisées, ont-ils estimé.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, après un communiqué pointant "l'un des jours les plus sombres et l'un des actes les plus déshonorants" de l'histoire du pays, s'est montrée furieuse devant la presse, en traitant de "lâches" les sénateurs républicains qui avaient acquitté l'ex-président.
"Nous censurons ceux qui utilisent la paperasse dans un mauvais but. Nous ne censurons pas ceux qui incitent à une insurrection qui tue des gens dans le Capitole", a aussi lancé Mme Pelosi.
Joe Biden espère désormais aborder une nouvelle phase de son début de présidence, débarrassé de l'ombre gênante de ce procès qui monopolisait les médias et le Congrès.
Sa priorité immédiate est de voir les parlementaires voter son plan de soutien de 1.900 milliards de dollars à l'économie américaine, frappée par la pandémie de Covid-19, et d'accélérer la vaccination des Américains.