Pour ne pas que Salwa, sa petite fille de 4 ans, soit effrayée par les bombardements qui touchent le nord ouest de la Syrie, Abdullah Al Mohammad, son jeune papa, lui apprend à rire à chaque frappe aérienne.
Dans une vidéo de 20 secondes, devenue virale en l’espace de quelques jours, on aperçoit ainsi le père et sa fille guetter le prochain bombardement pour ensuite éclater de rire.
«Alors, est-ce un avion ou une bombe?» lui demande-t-il avant que celle-ci réponde: «Une bombe, et quand elle arrivera, nous en rirons…»
«Nous avons décidé de procéder de cette façon pour protéger l’état psychologique de Salwa », explique Abdullah Al-Mohammad contacté par le journal français Le Parisien. «J’ai pensé pouvoir dire à ma fille que ce qui se passe dehors, c’est une pièce de théâtre. Le son n’est qu’un jeu. Quand on entend un bombardement ou un grondement d’avion, on rit. Elle suppose alors qu’il s’agit vraiment d’un jeu.»
La famille de la petite Salwa, originaire d’Idlib, s’est réfugiée dans la ville frontalière de Sarmada, 50 kilomètres plus loin. Ils seraient aujourd’hui plus de 700.000 Syriens à avoir fui les zones bombardées depuis décembre 2019 par l’armée de Bachar al-Assad et la Russie. Selon Jan Egeland, chef du Conseil norvégien pour les réfugiés, les bombardements à Idlib auraient ainsi provoqué «le plus grand déplacement de la pire guerre de notre génération».