C'était la première fois depuis dix ans qu'un chef de l'Etat français participait à l'iftar (dîner de rupture du jeûne) annuel du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative de la deuxième religion de France.
Le président de la République a remercié les responsables musulmans pour leur condamnation des attentats jihadistes qui ont fait 239 morts en France depuis janvier 2015. "Pas une fois le CFCM n'a fait défaut: il a su trouver les mots sans se placer dans le déni", a-t-il estimé. Mais, a poursuivi le chef de l'Etat, les pouvoirs publics et les autorités musulmanes ont "en commun des combats à mener".
"Notre combat déterminé contre Daech (acronyme du groupe Etat islamique, NDLR) (...) doit conduire à poursuivre avec détermination ceux qui cherchent à faire de vos lieux de culte des lieux de prêche de haine, voire d'appel à la violence", a-t-il lancé à ses convives.
"Il vous appartient de combattre pied à pied sur le terrain théologique et religieux, de démasquer chaque fois que nécessaire l'usurpation de vos valeurs, la captation de l'histoire de votre religion, la négation de quinze siècles de travail d'interprétation réalisés par vos savants", a-t-il ajouté.
"Ce combat de la pensée et de la foi, il faut le poursuivre sur le terrain, tout particulièrement auprès des générations les plus jeunes", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron a fixé un "deuxième combat", celui dirigé contre "une pratique de l'islam qui organise une ségrégation au sein de la République: il faut être vigilant contre tout ce qui façonne des formes de repli identitaire".
"Troisième combat", a énuméré le président: la formation des imams, qu'"il importe de former sur le sol français et de façon adaptée aux valeurs de la République".