"Une grande et magnifique journée!", a tweeté Donald Trump depuis l'Irlande avant de s'envoler à bord d'Air Force One pour rejoindre Caen (nord-ouest), où il est arrivé en milieu de matinée, main dans la main avec son épouse Melania, sobrement vêtue de noir.
Le chef de la Maison Blanche a aussitôt gagné l'immense cimetière américain d'Omaha Beach, dans la commune normande de Colleville-sur-Mer, où il doit co-présider un hommage avec son homologue français. Quelque 12.000 personnes étaient attendues, dont de nombreux vétérans déjà assis face à la tribune officielle, arborant leurs décorations ou des casquettes rappelant leurs états de service.
Sous un ciel lumineux, drapeaux français et américains flottent au pied des 9.387 croix blanches et étoiles de David sur le site majestueux en surplomb de la falaise, parfaitement alignées sur le gazon vert face à la mer autrefois rougie par le sang.
L'US Army a précisé dans un tweet que "les marins de l'USS Roosevelt ont eu l'honneur" de placer ces petits drapeaux auprès des tombes.
"Il y a 75 ans jour pour jour, sur ces côtes, sur ces falaises, 10.000 hommes ont versé leur sang et des milliers ont sacrifié leur vie pour leurs frères, leur pays, et pour la survie de la liberté", devait déclarer Trump dans un discours dont la Maison Blanche a diffusé des extraits à l'avance.
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Avant le début de la cérémonie officielle, le président français s'est entretenu à Bayeux avec deux vieux soldats qui débarquèrent le 6 juin 1944: Jacques Lewis et Léon Gautier, alors âgé de 21 ans, l'un des trois derniers survivants du commando Kieffer, un groupe de volontaires français entraîné en Ecosse.
Plus tôt dans la journée, le président français et la Première ministre britannique ont lancé cette grande journée de commémoration en posant la première pierre d'un monument dédié au souvenir des militaires britanniques du Jour J, à Ver-sur-Mer.
S'exprimant brièvement en anglais, le président français a réaffirmé la solidité "des liens singuliers" entre la France et le Royaume-Uni, malgré la perspective du Brexit.
"Whatever it takes, we will always stand together because it's our common destiny" ("Quoiqu'il arrive, nous serons toujours côte à côte parce que c'est notre destin commun"), a-t-il déclaré.
Theresa May n'a fait aucune allusion à son départ prochain de son poste dans son discours, dans lequel elle a salué le "courage" et le "dévouement" des 156.000 hommes, dont 83.000 du Royaume-Uni et du Commonwealth, ayant débarqué en Normandie le "D-Day".
Le président français retrouvera ensuite Donald Trump à 11H30 (GMT) pour un entretien et un déjeuner. Trump sera scruté avec attention, sur fond de remise en cause profonde par le président américain du multilatéralisme.
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La ministre française des Armées Florence Parly a affirmé jeudi que "la relation franco-américaine est extrêmement forte". "Il faut arriver à faire la part des choses avec ce qui relève des difficultés normales, qui sont plus ou moins aiguës selon les périodes, entre deux partenaires et alliés de toujours".
Avec les États-Unis, a-t-elle poursuivi, "nous faisons partie de la même coalition internationale qui est menée par les Américains dans la lutte anti-terroriste".
Mais les sorties de Donald Trump, parfois intempestives, peuvent jeter le trouble dans cette unité affichée.
Le 13 novembre, à peine rentré de Paris, où il avait célébré la paix avec d'autres dirigeants du monde pour le centenaire de l'armistice de la Première guerre mondiale, Donald Trump s'était vivement attaqué à son homologue français.
Les Français "commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les États-Unis n'arrivent", avait affirmé le président américain, en référence à l'occupation de la France par l'Allemagne nazie à partir de 1940 jusqu'à la Libération par les Alliés.
Justin Trudeau participera pour sa part à une cérémonie avec le Premier ministre français Edouard Philippe.
Les dirigeants des pays alliés de la seconde guerre mondiale (sans Vladimir Poutine, absent pour toute la séquence) avaient lancé mercredi, en présence de la reine Elizabeth II le coup d'envoi des célébrations de ce 75e anniversaire.
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Les 16 pays représentés ont adopté une "Déclaration" pour "faire en sorte que les sacrifices du passé ne soient jamais vains et jamais oubliés".
Côté normand, la journée de mercredi avait notamment été marquée par des parachutages et une cérémonie amérindienne à Omaha Beach.
Étape clé de la libération de l'Europe du joug nazi, ce débarquement est le plus important de l'Histoire par le nombre de navires engagés: 6.939 navires ont débarqué 132.700 hommes sur les plages de Normandie.
Près de 3.000 civils normands ont perdu la vie les 6 et 7 juin, soit presque autant que de militaires alliés le Jour J.