Et si la plupart des capitales se bornent à des appels à ne pas s'exposer, certains Etats incitent carrément à remettre à plus tard des visites prévues pour samedi et dimanche dans la capitale française en raison de la fronde des "gilets jaunes".
La République tchèque demande ainsi à ses citoyens de "ne voyager à Paris que si c'est absolument nécessaire" et le Portugal d'"éviter les déplacements inutiles à Paris le 8 décembre".
A Bruxelles, le ministère des Affaires étrangères va plus loin, recommandant sur son site internet aux Belges de "reporter leur séjour".
Ceux qui ne pourraient pas le faire sont exhortés à prendre des "mesures de précaution", en particulier à se tenir à l'écart des "lieux symboliques" et des "zones touristiques".
La Belgique déconseille par ailleurs d'aller en voiture dans le centre de la capitale française où "beaucoup de feux de signalisation sont endommagés", ce qui occasionne "parfois une circulation chaotique". Elle suggère en outre de prévoir "assez de carburant" pour tout le trajet et de garer les véhicules "dans les parkings souterrains et non dans les rues (même pour un laps de temps très court)".
La tension et l'inquiétude sont en effet maximales en France à la veille de nouvelles manifestations de "gilets jaunes", ces Français modestes hostiles à la politique fiscale et sociale du gouvernement, qui font craindre une répétition des émeutes du 1er décembre à Paris.
A Madrid, les autorités ne sont pas non plus avares de conseils détaillés, dont "s’éloigner immédiatement des éléments violents rencontrés accidentellement (ne pas s’arrêter pour faire des photos ou des vidéos) pour ne pas se retrouver pris involontairement dans de possibles situations de confrontation avec les forces de l’ordre".
Les Allemands sont quant à eux simplement appelés à "se comporter avec prudence", en "évitant les manifestations" et "les rues impraticables", tout comme les Italiens, auxquels il est "recommandé de faire preuve de la plus grande prudence, d'éviter les zones des manifestations, de suivre les instructions des autorités locales et si possible de limiter les sorties". "En particulier à Paris, il est conseillé d'éviter de se rendre dans le centre-ville", a ajouté le ministère des Affaires étrangères à Rome.
"La violence peut être utilisée. Soyez vigilant et évitez les endroits où se déroulent les manifestations", mettent également en garde les Pays-Bas. La France y conserve cependant un "code vert", ce qui signifie qu'il n'y a "aucun risque particulier pour la sécurité".
Les ambassades de Suède et de Norvège conseillent à leurs ressortissants de suivre les recommandations des autorités françaises tandis que l'ambassade du Danemark détaille les zones à éviter dans le centre de Paris et celles où il y a des risques de débordements.
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De même, les voyageurs turcs se rendant en France sont exhortés depuis le 2 décembre à "se tenir éloignés" des lieux où se déroulent les manifestations et à rester à bonne distance des endroits pouvant s'avérer dangereux, "surtout à Paris".
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahrein ont émis une mise en garde similaire via leurs ambassades en France.
Quant au ministère britannique des Affaires étrangères, s'il conseille de se tenir à l'écart des manifestations de samedi, comme il l'avait déjà fait la semaine dernière, il rappelle que des actions de protestation sont aussi prévues pour le 8 décembre dans la capitale belge où, notamment, "la police locale pourrait limiter ou interdire l'accès à la zone autour du Parc de Bruxelles".
Le 30 novembre, une manifestation de 300 "gilets jaunes" belges avait dégénéré dans cette ville, où deux véhicules de police avaient été incendiés, et un nouveau rassemblement y est attendu samedi.