"J'ai discuté de ma démission avec le président de la République qui m'a enjoint d'attendre avant de la présenter (...) pour permettre davantage de consultations (...) j'ai accepté cette requête", a indiqué M. Hariri après un entretien après M. Aoun.
D'après lui, les discussions devront porter sur "les motivations et le contexte politique" de cette démission qui avait pris le Liban et la communauté internationale par surprise lorsque M. Hariri l'a annoncée le 4 novembre depuis Riyad.
Le dirigeant, un protégé de l'Arabie saoudite, avait alors justifié sa démission en dénonçant la "mainmise" de l'Iran et du mouvement chiite Hezbollah, membre de son gouvernement, sur les affaires du Liban et leur "ingérence" dans les conflits de la région. Il avait également affirmé craindre pour sa vie.
De retour à Beyrouth mardi soir après trois semaines d'absence, M. Hariri a espéré que le gel de sa décision "permettrait d'entamer de manière sérieuse un dialogue responsable (...) qui réglerait les différends". "J'aspire aujourd'hui à un véritable partenariat avec toutes les forces politiques en vue de mettre les intérêts du Liban au-dessus de tout autre", a encore ajouté le Premier ministre.
"Nous sommes ouverts à tout dialogue, toute discussion dans le pays", avait affirmé lundi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a semblé adopter un ton conciliant. Poids lourd de la politique libanaise, le Hezbollah est le seul mouvement à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990) et son arsenal divise les Libanais.
Son intervention dans la guerre en Syrie auprès des troupes du président Bachar al-Assad a provoqué l'ire de ses détracteurs ainsi que Riyad, qui soutenait les rebelles.