Au moins 41 enfants sont morts dans l'incendie qui a ravagé le centre commercial, très fréquenté dimanche, notamment par plusieurs classes d'écoliers des villages avoisinants qui ont été pris au piège dans les salles de cinéma et les salles de jeux.
Une enseignante avait laissé sa classe seule et sans surveillance dans une salle de jeu, selon les enquêteurs, qui n'ont pas exclu que le feu ait pu être déclenché par des enfants jouant avec un briquet.
Selon plusieurs témoins et victimes ayant appelé leurs proches depuis les salles de cinéma situées près de l'épicentre de l'incendie, les portes avaient été fermées à clé, probablement par les employés du cinéma pour empêcher l'entrée de spectateurs sans ticket. Les issues de secours avaient également été fermées à clé, sans doute par les employés de la sécurité. Une vidéo diffusée sur internet montre des personnes s'efforçant d'ouvrir une issue bloquée en criant: "On va étouffer!".
Le système d'alerte automatique ne fonctionnait pas dans le centre commercial depuis le 19 mars, mais aucune mesure n'avait été prise pour le réparer, selon les enquêteurs. Quant au système d'alerte manuel, l'employé qui aurait dû le déclencher ne l'a pas fait "pour une raison difficilement compréhensible".
Des témoins ont par ailleurs fait état du dysfonctionnement du système d'extincteurs automatiques. Selon le Comité d'enquête, plusieurs employés chargés de la sécurité du centre commercial ont fui les lieux au début de l'incendie, au lieu de prévenir les clients et d'organiser les évacuations.
Plusieurs témoins ont affirmé ne pas avoir tout de suite saisi la gravité de la situation ou avoir cru à un exercice, faute d'avoir été alertés.
Les autorités ont relevé de nombreuses "violations flagrantes" des règles de sécurité, dans la construction puis dans la mise en exploitation de ce centre commercial ouvert en 2013 à la place d'une fabrique de confiseries.
Selon les autorités, le centre commercial n'avait pas reçu de feu vert du ministère des Situations d'urgence pour sa mise en exploitation en 2013, en raison précisément de problèmes dans la sécurité anti-incendie du bâtiment.