Les médias et les réseaux sociaux n'ont fait état d'aucune manifestation nocturne à Téhéran, et la grande majorité des villes de province ont également été calmes, même si quelques vidéos de rassemblements sporadiques ont été publiées sans qu'on puisse les vérifier.
En matinée, la TV iranienne diffusait les images de nouvelles manifestations importantes en soutien au pouvoir dans les villes d'Ispahan (centre), Machhad (nord-est), Oroumieh (nord-ouest), Babol ou encore Ardebil (nord). "Nous sommes tous ensemble, derrière le guide", l'ayatollah Ali Khamenei, scandent ces manifestants, selon les images de la télévision.
Les manifestants reprennent aussi les slogans "mort à l'Amérique", "mort à Israël" ou encore "mort à monafegh", (hypocrite en persan), terme qui désigne dans la bouche des autorités les Moudjahidines du peuple, principal groupe d'opposition en exil, interdit en Iran.
Déjà, mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans une vingtaine d'autres villes de province pour soutenir le pouvoir et condamner les violences.
Les autorités accusent les "groupes contre-révolutionnaires" et les Moudjahidines du peuple d'avoir profité des manifestations "légitimes" de la population contre les difficultés économiques pour créer des troubles. L'armée d'élite du pouvoir, les Gardiens de la révolution, a proclamé mercredi la fin du mouvement de contestation, qualifié de "sédition", qui a secoué l'Iran depuis le 28 décembre.
Ces troubles ont fait 21 morts -en majorité des manifestants- et entraîné des centaines d'arrestations.
La classe politique en Iran -réformateurs comme conservateurs- s'est positionnée contre les violences lors des manifestations, tout en soulignant la nécessité de trouver une solution aux problèmes économiques, principalement le chômage qui atteint 30% chez les jeunes.