Des véhicules calcinés, des restes de barricades, des commerces vandalisés, des pavés détachés... Au lendemain de la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, les Champs-Elysées, la plus belle avenue du monde, affichait encore, dimanche, les séquelles des affrontements de la veille. Toutefois, des pelleteuses s’activaient à enlever les barricades jonchant la chaussée, tandis que plusieurs camions de la propreté de la capitale nettoyaient l’avenue.
Des heurts violents et répétés ont opposé samedi les Gilets jaunes et les forces de l’ordre, notamment sur la célèbre avenue des Champs-Elysées, où les manifestants ont dégradé la chaussée et les terrasses des cafés et restaurants.
Dans une tentative de contenir la situation, les forces de l'ordre ont été obligées de faire l'usage de gaz lacrymogène et de lanceur d'eau pour faire reculer les manifestants. Face à l’ampleur qu’avaient prise les manifestations, les médias français ont bousculé leur programmation pour diffuser en boucle les images d’échauffourées violentes.
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Selon un nouveau bilan de la préfecture de police de Paris, diffusé dimanche, 103 personnes ont été interpellées dans la capitale et 101 placées en garde à vue.
Samedi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait fait état de 106.000 manifestants dans 1619 actions en France, contre 282.710 la semaine précédente.
Réagissant à la situation, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron a dit toute la honte qu’il ressentait, tout en saluant le "courage et le professionnalisme" des forces de l'ordre. "Honte à ceux qui les ont agressées. Honte à ceux qui ont violenté d’autres citoyens et des journalistes. Honte à ceux qui ont tenté d’intimider des élus", a écrit le président dans un tweet, ajoutant qu’il ne saurait y avoir de place pour ces violences dans la République.
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Un important dispositif de sécurité fort de 5.000 membres des forces de l’ordre avait été déployé pour sécuriser l'Elysée, la Concorde, les ministères, l'Assemblée ou encore le Sénat et empêcher les manifestants de se rassembler autour ou devant ces lieux emblématiques.
Selon les médias de l’hexagone, à travers leur mobilisation, les gilets jaunes attendent du gouvernement une prise en compte réelle de leurs revendications et l’ouverture d’un dialogue constructif.
Les mêmes sources croient savoir que le gouvernement pourrait annoncer mardi la création d'un Haut Conseil pour le climat. Composé d'experts, son objectif sera de limiter les crispations sur la politique énergétique et ses conséquences fiscales.
Le gouvernement, qui considère la taxe carbone comme "un enjeu considérable", avait déjà annoncé des mesures destinées à atténuer les effets de la hausse des prix des carburants sur les ménages modestes. Parmi ces mesures, figurent le doublement de la prime à la conversion qui s’élève actuellement à 2.000 euros et l’élargissement du chèque énergie.
Né sur les réseaux sociaux, le mouvement des Gilets jaunes, qui refuse toute récupération politique, se veut une expression du '’au Ras-le-bol fiscal’’ des Français qui ont l’impression de crouler sous le poids des impôts ce qui se répercute sur leur pouvoir d’achat.
Une enquête Ipsos réalisée pour le compte du journal Le Monde a révélé qu’une grande majorité de Français (73%) rejettent la fiscalité écologique. L’enquête a aussi révélé une profonde défiance des Français vis-à-vis du système fiscal dans sa globalité et ‘’seule une courte majorité de Français (54 %) jugent que son paiement est « un acte citoyen au service de l’intérêt général».