Il est 8h22, samedi dernier, quand un homme prend en otage une militaire qui patrouillait dans le cadre de l'opération Sentinelle. L'assaillant surprend sa victime par derrière, lui colle son revolver sur la tempe et tente de s'emparer du fusil d'assaut de la militaire, sans parvenir à ses fins.
Au bout d'un corps à corps et une longue lutte de plus de deux minutes, l'agresseur marche à reculons au milieu du hall. Il crie vouloir "tuer et mourir au nom d'Allah", selon le procureur de la République.
La militaire parvient à se dégager de son agresseur et c'est là que deux militaires en profitent pour ouvrir le feu à trois reprises sur l'assaillant et le neutraliser.
Le terroriste présumé s'appelle Ziyed Ben Belgacem, un Franco-Tunisien de 39 ans condamné déjà pour plusieurs vols avec violence et trafic de stupéfiants. Signalé comme radicalisé mais pas fiché S, il était aussi sous l'influence d'alcool et de drogues au moment des faits.
Quelques heures avant, il avait blessé un policier en tentant de s’enfuir lors d’un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse, en région parisienne.
Deux individus ont été interpellés mardi dans le cadre de l'enquête. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans la fourniture d'une arme, un pistolet à grenailles, indique une source proche de l'enquête.
Les deux hommes, âgés de 30 et 43 ans, qui faisaient l'objet de mandats de recherche depuis dimanche, ont été identifiés par les enquêteurs, qui sont remontés jusqu'à eux grâce à l'exploitation de la téléphonie.
Le plus jeune des deux hommes est soupçonné d'avoir remis l'arme à Ziyed Ben Belgacem, alors que l'autre est soupçonné d'avoir été présent lors de la remise.
D'après les premières éléments de l'enquête, aucun des deux hommes n'a de lien avec la mouvance islamiste radicale.
L’interrogatoire des deux suspects devrait permettre aux enquêteurs de mieux comprendre les motivations de Ziyed Ben Belgacem.
