Pour un président habitué à peaufiner soigneusement ses discours avant de les prononcer, pareille bourde est incroyable. «A moins, avancent d’aucuns, qu’il y ait anguille sous roche».
S’adressant à son hôte, lors d’une conférence de presse, dimanche 4 octobre au Caire, le président égyptien a déclaré : «fakhamat rakhiss» (son excellence pas cher) au lieu de «fakhamat raïss» (son excellence le président).
Certains médias électroniques sont vite allés en besogne, avançant que cette erreur «était voulue». D’autant plus, argue-t-on, que Abdel Fattah al-Sissi s’est rendu coupable d’une autre erreur lorsqu’il a considéré que la visite de Béji Caïd Essebsi était la première du genre, un demi-siècle après celle effectuée par Habib Bourguiba.
Le président égyptien aurait-il fait exprès d’oublier la visite de Moncef Merzouki en juin 2012 au pays du Nil ? «Fort probable, s’amusent à dire certains». Surtout que le président égyptien de l’époque n’était autre que Mohamed Morsi, l’ennemi juré d’al-Sissi, et qui croupit aujourd’hui en prison.
Cependant, à lire les médias tunisiens de ce lundi 5 octobre, rien ne semble affecter ce sommet tuniso-égyptien. L’accent est mis sur «l’excellence des relations entre les deux pays, l’entente et la compréhension entre les deux chefs d’Etat».
Mais, enfin, Colluche ne disait-il pas : «L’HORREUR est humaine».