Dans ce second tour organisé trois mois après le premier en raison de la crise du coronavirus, le taux de participation à la fermeture des bureaux de vote, à 20H00, devrait s'inscrire entre 40% et 41%, indiquent les estimations, contre 62,1% en 2014.
Le 15 mars déjà, moins d'un électeur sur deux - 44,3%, contre 63,5% en 2014 - s'était déplacé pour voter au 1er tour.
Ce dimanche, le net reflux de la crise sanitaire n'a pas poussé vers les isoloirs les 16,5 millions d'électeurs appelés à voter dans 4.820 communes (15% des communes). Pourtant, des précautions sanitaires exceptionnelles avaient été prises: port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, gel hydroalcoolique et priorité aux personnes vulnérables pour voter.
"Ça s'est très bien passé d'autant plus que j'étais quasiment seul dans le bureau de vote au moment d'aller déposer mon bulletin", a témoigné Martin Jean-Michel, 59 ans, devant l'école maternelle Michelet dans le 2e arrondissement de Lyon.
Lyon fait partie des grandes villes où le suspense est fort avec Marseille, Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Lille, principalement sous la poussée des écologistes.
L'incertitude est en revanche rapidement levée au Havre où le Premier Edouard Philippe devance nettement son adversaire Jean-Paul Lecoq avec 59% des voix. A 20H00, ses partisans célébraient la victoire dans le port normand. "Bravo @ephilippe2020 pour cette belle victoire. Plus que jamais fière d'être havraise!", a tweeté la numéro deux de la liste, Agnes Firmin Le Bodo.
Une défaite d'Edouard Philippe aurait scellé son sort à Matignon, où l'incertitude demeure sur son maintien dans le cadre du remaniement que préparerait Emmanuel Macron.
Le président, qui a voté au Touquet à la mi-journée avant de s'offrir un bain de foule, sans masque, attendait ce second tour pour enclencher "une nouvelle étape" de son quinquennat. Il s'est dit dimanche soir "préoccupé" par le niveau de l'abstention.
Il devrait préciser, dans les jours qui viennent, son intention affichée de "se réinventer" pour les deux dernières années de son mandat. Et dès lundi matin, il reçoit à l'Elysée les membres de la Convention citoyenne sur le climat.
A la différence des autres grandes villes, l'incertitude est faible à Paris, où la sortante Anne Hidalgo (PS) a contenu au premier tour ses partenaires d'EELV en endossant elle-même un programme résolument écolo. Avec autour de 44% d'intentions de vote, elle devance largement ses concurrentes LR Rachida Dati et LREM Agnès Buzyn.
Parmi les forts enjeux de ce scrutin: les candidats EELV, portés par la vague écologiste, visaient plusieurs grandes villes, dont Grenoble, Lyon, Strasbourg et Toulouse. On savait à 20H00 qu'ils ont emporté Besançon, où Anne Vignot est élue selon des estimations, mais aussi Poitiers, où la candidate EELV Léonore Moncond'huy a revendiqué la victoire face au socialiste Alain Claeys qui tentait un troisième mandat.
A Lille, le candidat EELV devancerait de peu Martine Aubry, selon des estimations.
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Pour les Verts, qui ont longtemps servi de force d'appoint, il s'agit aussi de s'affirmer comme les premiers à gauche avant les prochaines échéances électorales.
Principal adversaire d'Emmanuel Macron au plan national, le Rassemblement national était en position de remporter Perpignan après un premier tour mitigé. En battant le maire LR sortant Jean-Marc Pujol avec 53,1 à 54% des voix selon les estimations, Louis Alliot redonne au parti de Marine Le Pen le contrôle de sa première ville de plus de 100.000 habitants depuis 1995 et Toulon.
Très affaiblis au plan national, le Parti socialiste et Les Républicains comptaient sur ces élections pour se refaire une santé localement.
Le PS devait être en capacité de conserver une bonne partie de ses bastions - Paris, Nantes, Rennes, Dijon - et a gagné Nancy, où Mathieu Klein l'emporte face au sortant radical Hénart, selon les estimations.
Les Républicains ont quant à eux confirmé leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9.000 habitants qu'ils contrôlaient. Mais une défaite à Marseille, que la droite détient depuis 25 ans, ou à Toulouse, la quatrième ville de France, aurait une forte résonance politique.
A Marseille, deuxième ville de France, la gauche a créé la surprise en passant en tête le 1er tour avec la coalition du Printemps marseillais, talonnée par Martine Vassal (LR) qui est adoubée par le sortant Jean-Claude Gaudin.
Parmi les premiers résultats, François Bayrou, patron du Modem, a été réélu à Pau.