"Il est décédé (dimanche) dans un hôpital en région parisienne des suites d'une longue maladie", a annoncé sa fille Fanny Pernoud à l'AFP.
Georges Pernoud avait créé ce magazine, à la longévité exceptionnelle, en 1975 et l'animait depuis 1980.
En 2017, suite à des changements de programmation qu'il déplorait, il avait préféré quitter le navire et avait présenté son dernier numéro le 30 juin, en duplex de Saint-Malo, ville chère à l'émission.
France 3 avait alors rendu hommage "à celui qui, à travers ses 1.704 numéros de +Thalassa+ depuis le 25 septembre 1975, a mené avec la rédaction de +Thalassa+ des reportages et des enquêtes de grande qualité sur le monde de la mer et ceux qui en vivent".
"Avec Thalassa (...), Georges Pernoud a transmis aux Français son amour de la mer et des paysages. À notre génération, aujourd'hui, de protéger cette nature qu'il nous a appris à connaître. Pensées pour ses proches et pour ses collègues", a salué Emmanuel Macron, dans un tweet.
"C'était l'une de nos plus grandes figures. Pensées pour sa famille, ses amis, à tout l'équipage Thalassa et tous ses proches. Il laisse en chacun de nous les plus belles images", a pour sa part déclaré Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes de France Télévisions, sur Twitter.
La mémoire de l'animateur est saluée unanimement dans la classe politique, toutes tendances et générations confondues, témoignant de sa grande popularité.
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"Georges Pernoud avait réussi à faire connaître et aimer la mer à la France entière. Grand homme de télévision, il avait choisi Marseille pour sa première émission, en 1975 !", s'est souvenu Renaud Muselier, président LR de la région Alpes-Côte-d'Azur, sur Twitter.
"Son +Bonsoir+ de ténor restera. Son engagement pour la planète aussi. Pendant 40 ans d'émission, Georges Pernoud a beaucoup contribué à la prise de conscience écologique. Par la mer, il a révélé à des millions d'entre nous que nous sommes des terriens", a salué Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble.
"Très humain, il aura été l'un des grands défenseurs du service public de TV. Surtout il fut décisif dans l'ouverture vers la mer de notre +pays de terriens+ avec Thalassa", a souligné Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis.
Rencontre avec des pêcheurs, découverte d'archipels, portrait du père Jaouen qui pratiquait la réinsertion de jeunes par la mer, reportages sur la Route du rhum, mais aussi sur le sauvetage de migrants, la pêche au thon ou les delphinariums... L'émission a abordé "tous les domaines sur fond bleu", se plaisait à dire l'animateur aux cheveux gris.
La mer n'était pourtant pas son élément de prédilection, a priori.
Né en 1947 au Maroc, Georges Pernoud est d'abord un amateur de montagne. Il fait ses débuts comme caméraman en 1968, travaille ensuite comme reporter et couvre sa première course à la voile autour du monde en 1973. C'est là que la mer le prend dans ses filets.
"La mer, c'est un autre monde où les seules choses qui comptent, c'est de flotter et avancer. Un monde où des choses absurdes deviennent très importantes, où le jour dure 24 heures", racontait-il des années plus tard à l'AFP. "On est obligés d'être tenaces en mer. C'est un monde humainement extrêmement formateur".
Devenu rédacteur en chef adjoint chargé de l'image de FR3 (aujourd'hui France 3) en 1975, il crée la même année "Thalassa". Il doit le nom à son père, helléniste.
Les trois premières années, l'émission est mensuelle, puis elle devient hebdomadaire et est diffusée le vendredi en première partie de soirée à partir de 1989, avec un générique culte où des formes marines se transforment sur une musique envoûtante et un fond bleu. Autre particularité de l'émission: son studio est une péniche amarrée en bord de Seine.
Solidement ancrée dans le paysage audiovisuel français, "Thalassa" remporte deux prix Albert-Londres dans les années 90.
Au début des années 2010, face à des audiences s'effritant, deux nouveaux présentateurs s'installent aux commandes, mais quittent le navire rapidement.
Pernoud, lui, part en 2017 et sera remplacé par Fanny Agostini, de BFMTV, qui restera deux saisons. En 2015, il avait publié son autobiographie "Bon vent".