De hauts responsables au sein de la police algérienne ont payé cher le déploiement par des supporters locaux d’une banderole géante portant atteinte à l’image du roi d’Arabie saoudite, Salmane Ibn Abdelaziz.
Ainsi, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel a démis de leurs fonctions le chef de la Sûreté de la wilaya d’Oum El Bouagui et le chef de la Sûreté de la daira d’Ain Mlila (localité où s’est produit l’incident), rapporte le journal arabophone algérien Echourouk. «Les deux responsables limogés ont failli dans leurs missions», estime le patron de la police algérienne.
Pour rappel, lors d’un match de foot disputé vendredi dernier, des supporters algériens ont déployé une banderole géante représentant la moitié du visage du roi saoudien Salmane Ibn Abdelaziz et la moitié de celui du président américain Donald Trump sur fond d'une image de la mosquée Al Aqsa. Sur ce tifo, il est écrit en anglais «two faces of the same coin» (deux faces d'une même pièce). Les auteurs de ce tifo voulaient exprimer leur indignation quant à la reconnaissance par l’Administration américaine d’Al Qods comme capitale d’Israël.
Cette affaire aux allures d'un incident diplomatique, sciamment orchestré par les services algériens, a fait réagir l'ambassadeur d'Arabie saoudite en Algérie, Sami Ibn Abdel Salah, qui a promis de «faire la lumière sur cette affaire». Des politiques et religieux saoudiens ont également exprimé leur mécontentement.
Dépassé par les réactions vives de l'Arabie Saoudite, qui a même convoqué l'ambassadeur d'Alger à Ryad, le régime algérien redouble de courbettes pour calmer la tempête. Il ne fallait pas prendre le monde pour des sots en laissant croire qu'un club de deuxième division serait capable de confectionner un tifo aussi énorme sans l'aval de certaines parties à Alger. Elles ont été très mal inspirées et ont mal anticipé l’indignation saoudienne. Résultat : le spectacle de la litanie des excuses algériennes est lamentable. Le fameux "nif algérien" mordant la poussière... est une réalité qui se banalise.