Le nouveau billet de 50 euros a été présenté lundi 3 avril lors d'une conférence de presse à Paris. Il en sera imprimé 6,5 milliards d'exemplaires, dont un milliard issu de l'imprimerie de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, en France.
Il remplacera progressivement l'ancien billet de 50 euros, coupure la plus utilisée dans la zone euro, mais qui n'avait jamais été relookée depuis la création de la monnaie unique en 2002.
"Le billet de la première série pourra toujours circuler librement. Il a toujours cours légal", a insisté Gilles Vaysset, directeur général des services à l'économie au sein de la Banque de France.
Comme les nouvelles coupures de 5, 10 et 20 euros, mises en circulation depuis 2013, le billet de 50 euros "nouvelle formule" intègre une série de dispositifs de pointe afin de lutter contre la contrefaçon.
"C'est un billet très innovant en termes de signes de sécurité", a assuré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, lors de la conférence de presse.
Le nouveau billet intègre notamment un portrait de la "princesse Europe", personnage de la mythologie grecque, inscrit dans une fenêtre transparente, elle-même située dans une bande métallique à droite du billet.
Il comprend par ailleurs des impressions en relief destinées aux malvoyants, et le chiffre 50 est écrit en vert émeraude, dans une matière qui change de couleur quand le billet est incliné.
"On a aussi beaucoup de signes de sécurité qui sont cachés dans le billet", souligne Erick Lacourrège, directeur général de la fabrication de billets de la Banque de France, qui évoque au total "plusieurs dizaines" de points d'identification.
Selon la Banque centrale européenne (BCE), la coupure de 50 euros représente 45% du volume total des billets en circulation dans la zone euro, mais seulement 20% des billets utilisés en France, où le billet de 20 euros est privilégié par les ménages.
D'après la Banque de France, l'euro est l'une des monnaies les moins contrefaites au monde, avec un taux de contrefaçon de 0,003%. "C'est huit fois moins que ce que l'on observait pour les derniers billets en francs", a souligné François Villeroy de Galhau.
En France, une grève des agents du fiduciaire accompagnera mardi la mise en circulation du nouveau billet. Selon la CGT de la Banque de France, le mouvement est soutenu par une large intersyndicale et a démarré lundi au Centre fiduciaire nord de France, près de Lille, "véritable enfer moderne".
Les agents chargés de trier les billets réclament notamment "la prise en compte de la pénibilité de leur métier" et des "recrutements à la hauteur des besoins", explique le syndicat, qui chiffre à une cinquantaine le nombre de postes nécessaires à court terme dans les différents sites.