En pleine nuit, des milliers de personnes se sont rassemblées en Californie pour voir la Lune disparaître, privée des rayons du soleil, avant de réapparaître teintée de rouge, d'où son nom de "Lune de sang". Elle est aussi qualifiée de "bleue", car il s'agit de la deuxième pleine Lune en un mois, un nom qui fait référence à la rareté du phénomène (il ne survient en moyenne que tous les deux ans et demi) mais pas du tout à sa couleur.
Certains avaient attendu plus de cinq heures avec l'espoir de trouver une bonne place au cœur de l'observatoire Griffith de Los Angeles, qui a ouvert ses portes à 03H30 pour accueillir quelque 2.000 spectateurs.
L'éclipse a finalement débuté vers 3H45 (11H45GMT), une ombre noire commençant à grignoter la Lune blanche. Une heure plus tard, elle était plongée dans le noir puis, à mesure qu'elle se dévoilait de nouveau, des teintes cuivrées ont coloré sa surface.
Le spectacle devait pouvoir être admiré depuis l'Amérique du Nord, la Russie, l'Asie et l'océan Pacifique. La majeure partie de l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Sud a en revanche été privée du show par la lumière du soleil.
En Amérique du Nord, en Alaska ou à Hawaï, l'éclipse a été visible avant le lever du soleil. Au Moyen-Orient, en Asie, en Russie orientale, en Australie et en Nouvelle-Zélande, le spectacle se déroulait au lever de la Lune dans la soirée de ce mercredi. Spectacle qui, contrairement aux éclipses de soleil, ne nécessite pas de lunettes de protection pour pouvoir être admiré.
La teinte rouge de la Lune, qui ne produit pas sa propre lumière, résulte d'un phénomène lumineux: les rayons du soleil qui traversent l'atmosphère terrestre sont "diffusés" (réfléchis, ndlr), à l'exception des rayons rouges.
"La couleur rouge apparaissant pendant une éclipse lunaire est très particulière, c'est un cadeau rare de pouvoir observer une lune sanguine", souligne Brian Rachford, professeur associé de physique à l'université américaine de Embry-Riddle Aeronautical.
Cette éclipse était tout particulièrement attendue car la lune présentait "trois spécificités à la fois", confirme l'Observatoire de Paris sur son site: non seulement "bleue" et "sanguine", elle était aussi "Super"! "Super", car l'astre est très proche de la Terre ce mercredi.
L'éclipse est intervenue seulement 27 heures après que la Lune a atteint son point orbital le plus proche de notre planète, appelé le périgée. Elle est donc apparue alors un peu plus grosse que d’habitude, "de 7% environ par rapport à une Lune moyenne, ce qui permettra d’en distinguer plus facilement à l’œil nu les zones sombres et les contrastes", prévoyait l'Observatoire de Paris.
La dernière "Super Lune bleue de sang" s'était produite le 30 décembre 1982 et avait été visible en Europe, en Afrique et dans l'ouest de l'Asie.
Pour l'Amérique du Nord, il faut remonter à 152 ans, au 31 mars 1866, selon les annales.
Le prochain phénomène similaire est prévu le 31 janvier 2037.