Arrivé mercredi soir au Royaume-Uni pour son premier premier déplacement à l'étranger en tant que président, Joe Biden démarre son intense tournée européenne par une rencontre avec le Premier ministre britannique à Carbis Bay, une petite station balnéaire du sud-ouest de l'Angleterre.
C'est également là que doit se tenir de vendredi à dimanche un sommet du G7 consacré, entre autres priorités, à la pandémie de coronavirus et à la crise climatique.
Le président américain profitera en outre de son long déplacement en Europe pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine et dévoiler une aide massive à la vaccination contre le coronavirus aux pays pauvres.
"Les Etats-Unis sont de retour!", a-t-il lancé peu après son arrivée au Royaume-Uni, reprenant ainsi le message qu'il martèle depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq mois. "Et les démocraties du monde entier sont unies pour affronter les défis les plus difficiles".
Joe Biden rendra également visite dimanche à la reine Elizabeth II au chateau de Windsor, puis participera au sommet de l'Otan avant un autre sommet avec l'Union européenne.
Pour la journée de jeudi, Londres espère la mise au point d'une nouvelle "Charte de l'Atlantique" conçue sur le modèle de la Charte signée par Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt.
Elle doit affirmer que "si le monde a changé par rapport à 1941, les valeurs restent les mêmes" concernant la défense de la démocratie, la sécurité collective et le commerce international, a fait savoir Downing Street.
Le document "reconnaîtra également des défis plus récents, comme la nécessité de faire face à la menace que représentent les cyberattaques, d'agir de toute urgence pour lutter contre le changement climatique et protéger la biodiversité et, bien sûr, d'aider le monde à mettre fin à la pandémie de coronavirus et à s'en remettre", est-il précisé.
Les deux dirigeants doivent également discuter d'une reprise des voyages entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis après la pandémie ainsi que d'un futur accord permettant une meilleure coopération dans le secteur technologique.
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Les deux pays sont liés par ce qu'ils appellent traditionnellement une "relation spéciale", et vantée à ce titre par des générations de dirigeants britanniques.
Boris Johnson, qui rêve d'un Royaume-Uni rayonnant sur la scène internationale, après avoir claqué la porte de l'UE, préfère pour sa part éviter ce terme.
"Mais cela n'enlève en rien l'importance que nous accordons à notre relation avec les États-Unis, qui sont notre plus proche allié", a tenu à préciser son porte-parole.
Pour la Maison Blanche, l'expression reste valable. Joe Biden, qui est fier de ses origines irlandaises, "affirmera la force durable de la relation spéciale", avant de souligner les priorités américaines au G7, notamment les valeurs démocratiques communes, le changement climatique et la reprise après la pandémie, selon sa porte-parole Jen Psaki.
Positions communesBoris Johnson a été le premier dirigeant européen que Joe Biden a appelé après avoir succédé à Donald Trump en janvier.
Même si les accents populistes de "BoJo" lui ont valu des comparaisons avec Donald Trump, qui ne tarissait pas d'éloges à son égard, le dirigeant conservateur est beaucoup plus en phase avec l'administration de Joe Biden sur les grands sujets internationaux.
Les deux dirigeants affichent une détermination commune à lutter contre la crise climatique, et partagent des positions similaires quant aux défis posés par la Chine et la Russie.
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Quelques jours avant le sommet du G7, Londres a soutenu le projet de taux d'imposition minimal pour les sociétés défendu par Joe Biden, avec une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, en particulier les géants du numérique.
Accord commercial?Pourtant, d'importants points de crispation persistent sur l'Irlande du Nord, Washington n'appréciant pas les tentatives de Londres de revenir sur ses engagements commerciaux envers l'UE pris dans le cadre du Brexit.
La Maison Blanche a averti le gouvernement britannique que tout accroc à l'accord de paix de 1998 pourrait compromettre la réussite d'un accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, tant convoité par Boris Johnson.
L'Union européenne a de son côté prévenu mercredi qu'elle n'hésiterait pas à adopter une réponse ferme si le gouvernement britannique refusait de mettre en oeuvre les dispositions spécifiques post-Brexit en Irlande du Nord, à l'origine de vives tensions dans la province britannique.
L'accord dit du Vendredi Saint, obtenu avec l'implication de l'ancien président américain Bill Clinton, avait mis un terme aux violences entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants), qui avaient fait quelque 3.500 morts en 30 ans en Irlande du Nord.