"Que Dieu bénisse les habitants d'El Paso au Texas. Que Dieu bénisse les habitants de Dayton, Ohio", a tweeté dimanche matin le président Donald Trump.
A El Paso, tout près de la frontière mexicaine, il était environ 10H40 samedi matin lorsqu'un tireur, un homme blanc âgé de 21 ans, a ouvert le feu sur des gens venus faire leurs courses dans un hypermarché Walmart. Il a également fait 26 blessés, dont plusieurs sont dans un état critique. Le supermarché était plein, avec entre 1.000 et 3.000 clients à l'intérieur, en majorité hispaniques. Des vidéos d'amateurs montraient des scènes de chaos, avec des gens qui courent pour se mettre à l'abri, et des corps inanimés au sol.
Le suspect a été placé en garde à vue et la police soupçonne un crime à caractère raciste. Un manifeste, attribué au tireur et circulant sur internet, dénonce notamment "une invasion hispanique du Texas" et fait référence à la tuerie commise par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts, le 15 mars). Parmi les personnes tuées figurent trois Mexicains.
Quelques heures plus tard, à l'autre bout du pays, dans l'Ohio, un tireur a semé la panique peu après 01H00 du matin dans un quartier de bars, restaurants et night-clubs de Dayton. Neuf personnes sont mortes et 26 blessées selon les autorités. "Le tireur est mort des blessures reçues lors des tirs de riposte des policiers", a expliqué un responsable de la police locale Matt Carper.
Le suspect a ouvert le feu dans la rue "avec une arme à canon long et de nombreuses munitions", a-t-il ajouté. Selon la maire de Dayton, il portait un gilet par balles. Ses motivations restaient, pour l'heure, inconnues. Anthony Reynolds, qui sortait d'une boîte de nuit avec son cousin au moment du drame, décrit une scène de terreur.
"Quand on a vu les corps commencer à tomber, on a compris que c'était grave (...) Nous avons crié aux gens: +courez, il y a un tireur+ parce que beaucoup étaient choqués et ne savaient pas quoi faire", a affirmé ce témoin à MSNBC. Il a aussi décrit le tueur, "un homme blanc, tout en noir, son visage dissimulé".
Après la tuerie d'El Paso, Donald Trump avait dénoncé une fusillade "tragique" et "un acte lâche". "Il n'y aura jamais de raisons ou excuses pour justifier le meurtre de personnes innocentes", avait-il tweeté. Mais le candidat à la primaire démocrate Beto O'Rourke, originaire d'El Paso, lui a reproché d'"attiser le racisme dans ce pays" avec ses discours incendiaires anti-immigrés. "Notre pays est la cible d'un terrorisme nationalisme blanc conduisant à des meurtres sur notre sol et encouragé par de faibles lois sur les armes", a ajouté un autre prétendant démocrate à la Maison Blanche Pete Buttigieg.
Les Etats-Unis, où le port d'armes est légal, sont régulièrement endeuillés par des fusillades qui touchent aussi bien les écoles que les lieux de culte, de travail et de divertissement ou des commerces. Selon l'ONG Gun Violence Archives, avec les drames du week-end, il y a eu 251 fusillades depuis le début de l'année ayant fait au moins quatre victimes, blessées ou tuées.
Comme après chaque bain de sang, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une meilleure régulation du marché des armes à feu.
"Il est grand temps d'agir et de mettre un terme à cette épidémie de violences liée aux armes", a ainsi tweeté le favori de la course à la primaire démocrate Joe Biden. Mais les républicains ont préféré, une nouvelle fois, mettre l'accent sur le problème de santé mentale des tireurs. Dimanche, le pape François s'est dit "spirituellement proche des victimes des épisodes de violence qui ont ensanglanté ces jours-ci le Texas (...) et l'Ohio, touchant des personnes innocentes".