"Comme tous nos voisins, nous sommes submergés par l'accélération soudaine de l'épidémie par un virus qui semble gagner en force à mesure que l'hiver approche que les températures baissent", a lancé le président français Emmanuel Macron dans une allocution télévisée mercredi soir.
"Une fois encore, il faut avoir beaucoup d'humilité, nous sommes tous en Europe surpris par l'évolution du virus", a-t-il dit avant d'annoncer un reconfinement d'une durée d'un mois, au minimum. Le pays risque selon lui "au moins 400.000 morts supplémentaires" d'ici à quelques mois si rien n'est fait.
"Certains pays comme l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas ont pris plus tôt des mesures plus dures que les nôtres. Pourtant, tous, nous en sommes au même point, débordés par une 2e vague qui, nous le savons désormais, sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première", a-t-il insisté.
Les autorités françaises redoutent la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5.800 lits disponibles sont déjà occupés.
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La France devient ainsi un des rares pays ou régions en Europe - avec l'Irlande et le Pays de Galles - à choisir de confiner l'ensemble de sa population, l'arme la plus puissante contre la progression foudroyante du virus.
"Même si ça embête tout le monde, je pense que c'est pour le bien de tous. C'est embêtant mais on n'a pas trop le choix, donc on va le faire", a réagi Clémence Bergougnoux, 22 ans, habitante de Strasbourg (Est).
De nombreux autres pays européens ont pour leur part décrété des couvre-feux, mesure souvent présentée comme un dernier recours avant un reconfinement total.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé hier, mercredi 28 octobre, des mesures drastiques dont la fermeture pour un mois des restaurants et structures de loisir, assorties d'aides jusqu'à dix milliards d'euros pour aider l'économie à amortir le choc.
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"Nous devons agir, et ce maintenant" afin d'éviter de nous retrouver "dans un état d'urgence sanitaire", a-t-elle souligné alors que les nouvelles infections ont atteint un nouveau record de près de 15.000 en ce même mercredi.
Les responsables politiques espèrent encore sauver les fêtes de fin d'année bien que la plupart des marchés de Noël, si chers aux Allemands, aient été annulés en raison de la pandémie.
La Belgique, pays du monde où le coronavirus circule le plus intensément, a convoqué vendredi une nouvelle réunion de crise. "Le pire reste encore à venir", a jugé le porte-parole du gouvernement pour le coronavirus Yves van Laethem, partisan d'un nouveau confinement.
"Des mesures plus drastiques s’imposeront peut-être dans les prochains jours", a admis le Premier ministre belge Alexander De Croo.
En Angleterre, le nombre de contaminations double tous les neuf jours, selon une étude publiée jeudi.
Un sommet virtuel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne est prévu jeudi pour faire le point sur la pandémie.
"Chaque jour compte. Il faut maintenant une action déterminée, nécessairement d'envergure européenne, basée sur deux piliers : le testing/tracing, et les vaccins", a fait valoir Charles Michel, le président du Conseil européen.
Au Moyen-orient, l'Iran, pays le plus touché par la pandémie, a déploré mercredi 415 nouveaux décès en 24 heures, dépassant le record établi la veille, alors que les hôpitaux sont déjà en difficulté en raison des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis.
Selon les autorités, des patients doivent faire la queue pour avoir accès aux lits dans certains hôpitaux, et le personnel médical accuse la "fatigue mentale et physique" et le manque d'équipements en bon état.
Au Liban, où des records de contamination sont battus quasiment tous les jours ces dernières semaines, plus de 75.000 personnes ont été contaminées dont plus de 600 décès.
En revanche en Israël, après une forte hausse des cas qui a entraîné un confinement général en septembre, la tendance est à la baisse.
Aux Etats-Unis, engagés dans la dernière ligne droite avant l'élection présidentielle du 3 novembre, le candidat démocrate Joe Biden a a éreinté hier, mercredi, le bilan de son rival Donald Trump en matière de lutte contre la pandémie.
"Le refus de l'administration Trump de reconnaître la réalité que nous traversons, alors que près de 1.000 Américains meurent chaque jour, chaque jour, est une insulte envers chaque personne qui souffre du Covid-19 et chaque famille qui a perdu un être cher", a-t-il lancé lors d'un bref discours.
Depuis plusieurs jours, Donald Trump se montre ulcéré par l'attention selon lui exagérée qui est accordée à la pandémie. "Covid, Covid, Covid, chantent à l’unisson les médias de désinformation", a-t-il tweeté.
L'Amérique demeure le pays du monde le plus gravement touché par le virus, avec 227.673 décès depuis le début de la pandémie, suivi par le Brésil avec 158.456 morts et l'Inde avec 120.010 morts.
La pandémie a fait au moins 1.168.750 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP mercredi.
Au Guatemala, petit pays d'Amérique centrale également durement touché, des fidèles ont imploré mercredi la protection de San Simon, un saint réputé faire des miracles dans les affaires touchant l'argent, l'amour et la santé.