Le chef de l'Etat "parlera de la situation sanitaire et de son évolution" et "de l'importance de la vaccination", selon son entourage, alors que le Conseil scientifique pousse à la rendre obligatoire pour certaines professions, dont les soignants.
Il évoquera aussi "la bonne santé de l'économie française et l'importance de la relance".
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L'objectif premier de son intervention était de définir le cap pour les dix derniers mois du quinquennat, en particulier sur les réformes comme celle des retraites.
Mais il devrait surtout détailler les mesures validées en Conseil de défense, prévu à 10H00, sur une éventuelle obligation vaccinale pour les soignants ou une extension du pass sanitaire.
Pour le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, si la vaccination obligatoire "était une option" jusqu'ici, "aujourd'hui, c'est une hypothèse très probable et légitime", a-t-il affirmé hier, dimanche 11 juillet 2021, dans le "Grand Rendez-vous" Europe 1/CNews/Les Echos.
Le gouvernement planche sur un projet de loi reprenant les nouvelles mesures, qui pourrait être adopté avant la fin juillet.
CarlitoAvec ou sans photo de McFly et Carlito -gage d'un "concours d'anecdotes" avec les deux youtubeurs stars- l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron devrait être similaire aux quatre précédentes depuis le début de la crise du Covid il y a un an et demi.
Elle intervient deux mois et demi après son annonce du calendrier de déconfinement dans un entretien à la presse quotidienne régionale.
"Je ne suis pas sûr que l'été va être gâché. Mais il ne faut pas être grand clerc pour voir que ça va se tendre en août", confie un poids lourd du gouvernement.
Si la pression hospitalière baisse avec 947 personnes en soins critiques, la tendance est à la hausse des contaminations, avec 4.256 nouveaux cas enregistrés dimanche, contre 2.549 il y a une semaine.
Elles pourraient monter "au-dessus de 20.000 début août si nous n'agissons pas", a mis en garde le ministre de la Santé Olivier Véran dimanche sur radio J.
Pour autant, la situation est "différente" par rapport au début d'année parce qu'"on a un vaccin", qui protège à 95% des formes graves du variant Delta, a rappelé Clément Beaune.
Pour faciliter la vaccination des fonctionnaires, la ministre Amélie de Montchalin va demander ce lundi aux préfets d'ouvrir des "barnums" devant préfectures, directions départementales et régionales.
"Incertitudes" Romain Colas, vice-président PS de l'association des petites villes de France, veut donner l'exemple dans sa ville de Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
Il lance lundi une campagne d'affichage avec son visage et des slogans comme "Je suis vacciné, et vous ?".
D'autres mesures pourraient également être prises pour contrôler les voyages avec les pays où la situation se détériore comme l'Espagne ou le Portugal, et pour abaisser les jauges pour les événements soumis à un pass sanitaire, comme le recommande le Conseil scientifique.
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Ce dernier suggère également des "restrictions" dans les territoires les plus touchés, "y compris en juillet et août et dans des zones de vacances". Il évoque aussi la possibilité d'un pass vaccinal pour accéder aux restaurants, activités culturelles ou sportives.
Dans son allocution, Emmanuel Macron, qui reçoit lundi les acteurs de la filière automobile, compte aussi insister sur la reprise économique et le plan de relance de 100 milliards d'euros, dont le déploiement doit "s'accélérer", selon le Premier ministre Jean Castex.
"De fait, le variant delta change beaucoup la donne et vient percuter l'agenda social, quelles qu'aient pu être les velléités réformatrices du président", selon un ministre.
Le patron des députés LREM Christophe Castaner a estimé qu'il y avait "trop d'incertitudes" pour qu'un projet de loi sur la réforme des retraites soit présenté à la rentrée.
Mais pour le patron du MoDem François Bayrou, la réforme des retraites n'aura pas lieu avant la présidentielle.
Le président pourra mesurer l'écho de son intervention auprès des siens, en recevant ensuite à l'Elysée les parlementaires de la majorité pour marquer la fin de la session. Beaucoup attendent un moment de "communion" et de "remobilisation" pour 2022 après la cinglante défaite aux régionales.