"Je l'ai eu. Maintenant, ils disent que je suis immunisé. Je me sens si puissant!", a lancé, combatif et provocateur, le président américain de 74 ans devant une foule enthousiaste dans laquelle peu de personnes portaient des masques.
"Je peux marcher dans cette foule (...) embrasser tout le monde, embrasser les hommes et les magnifiques femmes", a-t-il ajouté dans les rires.
En net retard dans les sondages sur son rival démocrate Joe Biden, le locataire de la Maison Blanche espère le combler dans la dernière ligne droite en sillonnant l'Amérique.
Affichant une forme indéniable, une semaine après sa sortie de l'hôpital, il a déroulé, dans un discours d'un peu plus d'une heure, tous les "classiques" de sa campagne.
Virulentes attaques contre "Hillary (Clinton) la crapule", violentes diatribes contre la presse "corrompue", mises en garde alarmistes contre la "gauche radicale" et "le cauchemar socialiste".
Saluant la foule venue l'écouter, il a ironisé sur l'ancien vice-président démocrate de Barack Obama, qu'il surnomme "Sleepy Joe", assurant qu'il ne rassemblait "presque personne".
Joe Biden n'a participé à aucun grand rassemblement depuis plusieurs mois, soulignant la nécessité de respecter les consignes des autorités sanitaires.
"J'adore la Floride!", a lancé Donald Trump dans cet Etat qui pourrait jouer un rôle crucial au soir du 3 novembre, balayant d'un revers de manche les sondages défavorables.
"Il y a quatre ans, c'était pareil, ils disaient que nous allions perdre la Floride", a-t-il ironisé. "Dans 22 jours, nous allons gagner cet Etat et gagner quatre ans de plus à la Maison Blanche!".
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Lors de son discours, il a tenté de galvaniser sa base électorale en vantant son choix de la juge Amy Coney Barrett pour la Cour suprême.
Le Sénat, à majorité républicaine, a entamé lundi l'audition de cette magistrate de 48 ans dont la confirmation, qui fait peu de doute, ancrera durablement le temple du droit américain dans le camp conservateur.
"Elle va être une juge fantastique", a-t-il prédit.
Lors de son départ depuis la base militaire d'Andrews, proche de Washington, le président américain ne portait pas de masque, contrairement à tous les agents du Secret Service chargés de sa sécurité qui l'entouraient.
Peu après l'envol d'Air Force One, le médecin de la Maison Blanche, le Dr Sean Conley, a annoncé que Donald Trump avait été testé négatif au Covid-19 "plusieurs jours de suite" en utilisant un test rapide.
Ce test Abbott, dit antigénique, est cependant moins sensible que les tests moléculaires traditionnels (PCR).
Si Donald Trump met désormais en avant son "immunité" face au Covid-19, cette question reste entourée de nombreuses inconnues: on ne connaît avec précision ni sa durée ni le degré de protection qu'offrent les anticorps.
Selon une étude publiée mardi dans la revue médicale The Lancet Infectious Diseases, un Américain a attrapé deux fois le Covid-19 à un mois et demi d'intervalle et la deuxième infection était plus sévère que la première.
Depuis l'annonce, le 1er octobre, du test positif de Donald et Melania Trump, l'équipe de campagne de Joe Biden publie tous les jours ses résultats de tests Covid, négatifs jusqu'ici.
Une plus grande opacité entoure le président des Etats-Unis, son équipe médicale refusant de dire à quand remonte son dernier test négatif avant l'annonce de sa contamination.
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Cette attitude alimente les soupçons sur la possibilité qu'il n'ait pas effectué de test pendant plusieurs jours avant son test positif.
Plus de 214.000 personnes sont mortes du Covid-19 aux Etats-Unis.
"Plus Donald Trump est président, plus il semble irresponsable", a déclaré Joe Biden lors d'un meeting à Toledo, dans l'Ohio. Le candidat démocrate accuse son rival d'avoir minimisé la menace du virus. "Sa conduite personnelle irresponsable depuis son diagnostic a été scandaleuse".
En Floride, Donald Trump n'apporte rien d'autre qu'une "rhétorique de division" et de "peur", a déclaré le démocrate. "Mais ce qu'il a échoué à apporter est tout aussi dangereux: aucun plan pour maîtriser ce virus qui a ôté la vie à plus de 15.000 Floridiens", a-t-il affirmé.
Le candidat du Parti démocrate, ancien vice-président de Barack Obama, compte près de dix points d'avance dans la moyenne des sondages nationaux et a conforté son avantage dans les intentions de vote au niveau des Etats décisifs pour l'élection.
Plus de dix millions d'Américains, un record, ont déjà voté à la présidentielle du 3 novembre, par courrier ou en vote anticipé, selon un comptage publié lundi.
Après la Floride, Donald Trump se rendra ce mardi 13 octobre en Pennsylvanie, un autre Etat-clé, puis dans l'Iowa mercredi. Et devrait poursuivre sur un rythme extrêmement soutenu sur les trois semaines à venir.